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Actualité aéronautique MRO & Support Les nouveaux défis liés au stockage et au démantèlement d'avions commerciaux

Les nouveaux défis liés au stockage et au démantèlement d'avions commerciaux



Pendant que les constructeurs et les OEM annoncent des restructurations, les acteurs du stockage et du démantèlement d'avions étendent leurs capacités.
16 JUIL. 2020 | Contribution de Carolina Göthberg, Associée fondateur de KAIRN Strategy Consulting
Les nouveaux défis liés au stockage et au démantèlement d'avions commerciaux
Le site de stockage de Tarmac Aerosave à Teruel (Espagne). Photo © Tarmac Aerosave
Si les appareils des compagnies ne volent pas, ils ne sont pas pour autant laissés à l'abandon : les processus de stockage longue durée doivent permettre de les maintenir en condition de vol, et ce pendant toute la durée de leur maintien au sol.

Lors du stockage, les opérateurs en charge des travaux assurent la mise en oeuvre de l'ensemble des recommandations des constructeurs et des motoristes afin d'éviter tout risque de détérioration.

Durant la crise du COVID-19, l'ampleur de la demande a atteint un niveau inégalé, obligeant les acteurs du stockage à revoir à la hausse leur capacité.

C'est le cas de Tarmac Aerosave : une réorganisation des espaces, puis l'ouverture d'un quatrième site (aéroport de Vatry) permettront à terme de passer de 150 à 240 places de stockage*. De nombreux aéroports ont également été utilisés pour stocker des avions dormants : la compagnie Qantas a par exemple eu recours à des aéroports en Australie et aux États-Unis pour stocker jusqu'à 75% de sa flotte.

Pour les compagnies, ce stockage est coûteux, et fait porter un risque financier dans un contexte où l'IATA ne prévoit pas de reprise à la normale du trafic avant 2023**.

Cette incertitude amène de nombreuses compagnies à annoncer des retraits de service d'appareils de leur flotte.

À titre d'exemple, à elles seules, les 7 compagnies que sont Air France - KLM, Delta Air Lines, United Airlines, Lufthansa, Qatar Airways, Virgin Atlantic, et Air Canada cumulent le retrait de service anticipé de 414 appareils.

Ces appareils viendront contribuer à saturer un marché de l'occasion déjà peu dynamique du fait de la crise.

Si ces appareils ne trouvent pas preneur, ou s'ils sont voués à une fin de vie du fait de leur âge, ils viendront se reporter sur le marché du démantèlement d'avions.


Figure 1 - Décomposition du processus de démantèlement

L'enjeu majeur pour les propriétaires d'appareils est l'optimisation du coût de possession de leur flotte : les démanteleurs occupent une position stratégique pour servir cet objectif.

Le modèle de démantèlement traditionnel, linéaire, implique un faible taux de revalorisation des matières, et une valorisation des seuls composants avioniques. Ce modèle est celui des acteurs de la gestion de déchets ayant développé une activité de démantèlement ; dont le rachat en 2016 de Bartin Recycling par Derichebourg constitue un exemple.

Ce modèle présente une rentabilité a priori limitée, et ne permet donc pas de répondre à l'ensemble des enjeux économiques et environnementaux de la filière.

À l'inverse de la seule logique de déconstruction, Tarmac Aerosave, ou AerSales aux États-Unis ont développé un modèle à plus forte valeur ajoutée : de simples démanteleurs, ils sont devenus acteurs de la gestion de flotte, et partenaires des compagnies sur tout le cycle d'exploitation des avions. Ces entreprises proposent notamment :

● La gestion de l'ensemble du cycle de vie de l'appareil (maintenance, stockage, et démantèlement)
● Une offre de supply chain de pièces d'occasion retirées des avions démantelés
● Des services annexes (intermédiaire de leasing, formation,...)

Ils permettent ainsi de créer de la valeur pour leurs clients en quête d'optimisation sur le statut de leurs appareils (soutien à l'arbitrage entre stockage longue durée, démantèlement, revente, etc). Néanmoins, la limite de ce modèle réside dans l'impossibilité, sauf rare exception, de réintégrer les matériaux extraits des avions dans la construction d'aéronefs neufs.

Afin d'atteindre un véritable modèle d'économie circulaire, bénéfique d'un point de vue économique et environnemental, il est nécessaire d'engager un processus de R&D ambitieux, impliquant l'ensemble de la chaîne de valeur (constructeurs - propriétaires - démanteleurs).

Si ce modèle nécessite l'impulsion des constructeurs qui souhaitent écoconcevoir leurs appareils, il place également les démanteleurs dans une position d'évolution stratégique majeure :

● Devenir le partenaire stratégique des constructeurs, capable d'apporter un retour d'expérience sur le recyclage,
● Constituer le gisement de matières premières pour toute la filière,
● S'affirmer comme levier de création de valeur pour les clients en quête d'optimisation de leur flotte en fin de vie en leur permettant de rentabiliser le démantèlement de leurs appareils.

(*) www.journal-aviation.com/actualites/44635-tarmac-aerosave-s-installe-a-vatry
(**) www.journal-aviation.com/actualites/44411-en-2025-le-trafic-pourrait-encore-etre-inferieur-de-10-aux-previsions-initiales
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