Petit à petit, l'oiseau fait son nid... Le bon bilan commercial d'Airbus pour l'année écoulée vient de démontrer que la famille A330neo pouvait clairement se montrer combative face au Dreamliner de son concurrent Boeing, avec 104 appareils vendus pour seulement cinq annulations.
La nouvelle génération d'A330 motorisés par les Trent 7000 de Rolls-Royce a ainsi séduit d'importants clients comme Virgin Atlantic et Cebu Pacific l'année dernière, mais surtout le loueur américain GECAS, pourtant fidèle aux motorisations GE par tradition familiale, comme le soulignait d'ailleurs Christian Scherer lors d'un entretien avec l'Association des Journalistes Professionnels de l'Aéronautique et de l'Espace (AJPAE) en décembre. Il y eut aussi ce beau contrat pour 40 exemplaires finalisé deux jours avant Noël en provenance d'un client non encore dévoilé, et qui n'a évidemment pas manqué d'éveiller la curiosité de par le monde.
Bien sûr, la vente de gros-porteurs était la grande priorité pour les équipes commerciales d'Airbus, tant les enjeux sur les monocouloirs peuvent sembler aujourd'hui dérisoires au regard de la taille gigantesque du backlog restant à écouler. L'A330neo n'a clairement pas encore atteint les cadences de croisière de l'A330ceo (10 appareils par mois) et son carnet de commandes reste encore à consolider, mais ces nouveaux contrats sont prometteurs, d'autant que la très attendue grande vague de remplacement des premiers A330 est attendue d'ici 5 ans.
La famille A330neo a assurément des arguments à faire valoir face aux 787-8 et -9 et il est déjà acquis que ce marché sera finalement bien partagé, de quoi pérenniser le programme pour de nombreuses années. Mieux, souvent qualifié de « slow seller » voire d'avion de niche depuis son lancement en 2014, avec un carnet de commandes totalisant désormais 337 appareils fermes, l'A330neo vient tout simplement de dépasser la totalité des ventes de la famille 777X de Boeing (309) pourtant lancé un an plus tôt. Évidemment, ces deux familles d'appareils long-courriers ne visent pas le même marché, mais cela remet finalement quelque peu les choses en perspective.
|