Avec le lancement des PGE « Aéro », l'État renforce son aide aux fournisseurs de la filière aéronautique
Pour apporter une réponse aux PME et ETI fournisseurs et sous-traitants de la filière aéronautique qui sont impactées par le ralentissement des cadences de production, un nouveau PGE « Aéro » vient d'être lancé par Bercy.
Des prêts garantis par l'Etat (PGE) spécifiques viennent ainsi d'être mis en place pour permettre aux fournisseurs de la filière aéronautique, frappés par la crise du coronavirus, de réduire leurs surstocks ou d'obtenir un financement, a annoncé mercredi ministère de l'Economie et des finances.
Ces prêts spécifiques, dits "PGE Aéro", doivent permettre "à des plateformes dédiées d'acquérir les surstocks de matières ou de pièces détenues par les entreprises du secteur de l'aéronautique, et de réduire ainsi leur endettement", a indiqué le ministère dans un communiqué.
L'adaptation décidée permet également pour les entreprises du secteur de porter elles-mêmes leurs surstocks en s'endettant, selon Bercy.
Elles peuvent ainsi bénéficier à la fois des prêts garantis par l'Etat annoncés en juin de 25% du chiffre d'affaires et du "PGE Aéro", "correspondant en moyenne à deux années de stocks", a précisé à des journalistes Karine Guenan, responsable des financements et garanties au sein de la direction financière d'Airbus.
Le "PGE Aéro" apporte "une réponse spécifique" aux petites et moyennes entreprises (PME) et entreprises de taille intermédiaire (ETI) "qui connaissent, en raison du ralentissement des cadences de production d'avions, une forte augmentation de leurs stocks et de leur besoin de financement", selon Bercy.
Ces PGE peuvent passer par "un mécanisme de portage qui rachète auprès des fournisseurs les surstocks puis les revend au fur et à mesure de la consommation et des appels d'approvisionnement" avec une marge pour sa rémunération, a expliqué Mme Guenan.
Les banques LCL, Société Générale, et Caisse régionale de Crédit Agricole Mutuel de Toulouse ont ainsi mis en place un premier accord de financement à hauteur de 50 millions d'euros de stocks de PME et ETI de la filière acquis par une plateforme professionnelle implantée dans la région de Toulouse, a indiqué le ministre de l'Economie et des finances Bruno Le Maire cité dans le communiqué.
Airbus a apporté un "soutien décisif" à cette opération, a-t-il ajouté.
Pour s'adapter à une reprise du trafic aérien qui ne devrait retrouver son niveau de 2019 qu'entre 2023 et 2025, l'avionneur a baissé au printemps ses cadences de production de 40%.
Ce nouveau mécanisme d'aide complète le plan de relance aéronautique de 15 milliards d'euros, dont 7 milliards de prêts accordés à Air France-KLM, décidé le 9 juin pour faire face à l'impact de la crise du Covid sur l'ensemble de la filière.