La Conquête de l'air se tiendra du 9 au 14 avril prochain, au Grand Palais à Paris. Pour l'occasion, nous avons souhaité vous proposer le regard des deux initiateurs de cet évènement unique : Stéphane Fort, Directeur des relations extérieures et de la communication de Dassault Aviation, et Bruno Sellier, co-fondateur d'Amaclio, le créateur du spectacle.
Le Journal de l'Aviation : Comment s'est passée la rencontre entre Dassault Aviation et Amaclio ?
Bruno Sellier : À la suite de nos grands événements comme la Nuit aux Invalides, les Luminessences d'Avignon et les Écuyers du temps à Saumur, nous souhaitions réaliser un spectacle de vidéo monumental autour de l'aviation d'hier à aujourd'hui et il nous fallait trouver des partenaires pour réaliser ce spectacle. Lorsque nous sommes arrivés chez Dassault pour leur soumettre le projet, nous avons tout de suite compris que nous arrivions au bon moment. C'était comme une évidence. La vie de Marcel Dassault devait servir de fil rouge.
Stéphane Fort : Nous étions depuis trois ans à la recherche d'une idée pour célébrer ce premier centenaire de la marque, puisqu'il s'agit ici de fêter la première production aéronautique réalisée par Marcel Dassault, en l'occurrence l'hélice Éclair, qui a notamment équipé les avions Nieuport et SPAD durant la Première Guerre mondiale. Nous cherchions une idée qui puisse réunir autour d'elle à la fois nos clients, nos partenaires, mais également nos salariés, qui sont la richesse de l'entreprise et le grand public. Nous voulions que ce soit une grande fête pour tous. Nous étions plusieurs dans mon équipe à avoir vu d'autres créations d'Amaclio et notamment la Nuit aux Invalides. Lorsque le projet nous a été présenté, nous avons été séduits et avons décidé de soutenir ce spectacle.
Le fait d'avoir un partenaire unique n'est-il pas une contrainte supplémentaire en termes de liberté artistique ?
Bruno Sellier : Dassault Aviation est la seule entreprise qui pouvait prétendre à couvrir toutes les périodes de l'histoire de l'aviation et aussi son avenir. Nous avons bénéficié d'une grande confiance de la part de l'entreprise et les contraintes ne portaient pas sur la scénographie, pour laquelle nous avons eu une vraie liberté. Pourtant, le monde industriel fonctionne à des années-lumière de celui d'une entreprise de spectacle. Nous avons travaillé en véritables partenaires.
Stéphane Fort : Nous souhaitions créer un événement qui s'adresse au plus grand nombre. Nous n'avions pas la volonté de proposer un projet égocentrique sur Dassault. Ce n'est pas notre philosophie et la Conquête de l'air ne peut pas s'affranchir du Concorde ou de Chuck Yeager par exemple. Aussi, même si l'épopée Dassault est le personnage principal de ce spectacle, il fallait que ce soit également l'aventure aéronautique qui soit mise en valeur, la marque jouant dans ce cas le rôle de fil rouge.
Le choix du Grand Palais à Paris est plein de sens...
Bruno Sellier : Toutes les références historiques entre l'aviation et le Grand Palais font aussi le choix de ce lieu comme une évidence. Le monument n'est pourtant pas simple à utiliser aujourd'hui pour un spectacle de l'envergure que nous cherchions à lui donner. La porte d'entrée était notamment parfaite pour les avions de l'époque... mais pas du tout pour les avions d'aujourd'hui ! Faire rentrer un Mirage III, un Mystère 20 et un Rafale est une vraie gageure. Nous devons faire appel à une ingénierie particulièrement lourde. Nous avons également des contraintes de temps. Il faut que nous montions la technique du spectacle en quatre jours et demi alors qu'il nous en faudrait neuf en temps normal. Nous attendons 40 camions de 38 tonnes. Nous avons été obligés de tout réaliser en amont de façon virtuelle. C'est un énorme défi technique qui lui-même rend hommage à celui que fut la conquête de l'air.
Stéphane Fort : Oui, les premiers salons aéronautiques s'y déroulaient, ce monument en plein coeur de Paris est chargé de symboles. Pour nous, Paris c'est aussi le meilleur endroit pour réunir nos clients. Paris, c'est la Ville lumière qui fait rêver, comme l'aéronautique fait rêver. En plus, la maison de vente aux enchères Artcurial, juste à côté au rond-point des Champs-Élysées, va proposer une belle vente d'objets aéronautiques avec plus de 80 lots dédiés à Dassault.
Ce sera le point d'orgue des festivités Dassault pour 2016 et le plus gros chantier pour Amaclio. Mais vous avez d'autres rendez-vous à venir aussi...
Bruno Sellier : Nous sommes déjà en préparation de la 4e Nuit aux Invalides qui se tiendra de la mi-juin à la fin août. Et puis après ce grand événement de la Conquête de l'air, qui réunit des moyens techniques considérables pour une narration de 61 séquences en 56 min, dont la vocation est d'être vraiment impressionnante pour tous, nous serons amenés à travailler sur d'autres projets où pour le coup l'humain sera mis en avant. Nous pouvons prendre autant de plaisir à créer des choses avec 380 projecteurs et 20 vidéos projecteurs comme pour ce spectacle au Grand Palais qu'avec 4 projecteurs. La technique doit être au service de l'histoire que l'on veut raconter, l'émotion que l'on veut susciter.
Stéphane Fort : En plus de toutes les actions que nous menons en matière de communication, notamment via Twitter et le site internet, nous proposons un certain nombre d'applications qui permettront aux passionnés de se divertir et d'enrichir leurs connaissances autour de la marque Dassault Aviation. Côté événements, nous sommes l'un des principaux mécènes du Mémorial de Verdun, qui sera inauguré fin mai par le chef de l'État et de la chancelière allemande. Nous serons présents autour de l'hélice Éclair qui équipait les avions de la Grande Guerre. Nous serons également actifs sur le meeting aérien de La Ferté-Alais avec une importante présence dans le village ouvert au grand public. Nous présenterons des simulateurs et des maquettes 3D. C'est pour nous une vraie opportunité de rencontrer les passionnés. Ce sera également le cas sur les meetings FOSA avec un focus particulier sur celui d'Istres, les 4 et 5 juin, où sera fêté le centenaire de l'Escadrille Lafayette. Nous y serons, d'autant plus que c'est à Istres que se trouve notre centre d'essais en vol, où par exemple sont réalisés les développements du Falcon 8X et du drone de combat nEUROn. Enfin, un livre intitulé L'Aventure Dassault, écrite par notre historien Luc Berger aux Éditions La Martinière, doit sortir la semaine prochaine en librairies. Pour clore l'année en beauté, un timbre philatélique a été créé par La Poste et Daniel Costelle prépare un documentaire sur l'Épopée Dassault qui doit être diffusé en fin d'année.
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