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Actualité aéronautique Défense MBDA : « Nous allons recruter plus de 1 500 personnes en France cette année »

MBDA : « Nous allons recruter plus de 1 500 personnes en France cette année »



18 AVR. 2024 | Propos recueillis par Emilie Drab
MBDA : « Nous allons recruter plus de 1 500 personnes en France cette année »
© MBDA
Avec l'augmentation des tensions géopolitiques depuis plus de dix ans et l'accroissement des budgets gouvernementaux alloués à la défense, MBDA connaît depuis plusieurs années une augmentation de ses activités, qui promet de se poursuivre. Pour soutenir cette croissance et préparer l'avenir, le groupe européen doit augmenter ses effectifs dans tous les domaines. Marie-Ange Moëc, responsable du Recrutement MBDA France, nous en dit davantage sur l'ampleur des besoins, les profils recherchés et les avantages à rejoindre MBDA.

Pouvez-vous nous présenter MBDA en quelques mots ?

MBDA est le seul groupe européen capable de concevoir et de produire des systèmes d'armement complexes pour répondre à toute la gamme des besoins opérationnels présents et futurs de nos trois forces armées (armée de Terre, Marine Nationale et armée de l'Air et de l'Espace). C'est à la fois un acteur mondial et un partenaire européen qui se positionne au coeur de la souveraineté de nos nations européennes et de leurs alliés, pour fournir des capacités militaires décisives à des fins de sécurité nationale et d'autonomie stratégique.
Le groupe compte plus de 15 000 collaborateurs dans cinq pays : France, Royaume-Uni, Italie, Allemagne et Espagne. En France, MBDA est présent au Plessis-Robinson (92), qui accueille le siège social, les activités de conception, de développement des missiles et des systèmes de missiles, la gestion de programme et les fonctions support. Le site rassemble 3 400 collaborateurs.
Nous avons également deux établissements à Bourges. Bourges aéroport compte 1 050 collaborateurs, qui travaillent sur la production des équipements, des structures mécaniques et composites complexes. Bourges - Le Subdray s'occupe de l'ingénierie et la réalisation des bancs d'essai, des installations de tirs et des lanceurs, avec environ 750 collaborateurs. Un dernier établissement se trouve en région Centre - Val de Loire, celui de Selles-Saint-Denis, qui traite l'intégration des missiles, la production d'équipements, la pyrotechnie, et rassemble plus de 300 collaborateurs.
Nous avons aussi des filiales à 100 % : GDI Simulation à Elancourt, une structure de 70 collaborateurs qui s'occupe du développement des systèmes de simulation pour l'entraînement au combat, et Matra Electronique, près de Compiègne, dont les 400 collaborateurs travaillent sur les équipements électriques et électroniques.

Comment les effectifs ont-ils évolué ces dernières années ?

Nous avons beaucoup recruté ces dernières années. En 2023 en France, nous avons connu une évolution nette des effectifs de 10 %. Nous avons accueilli plus de 900 personnes en CDI, 80 en CDD et nous avons intégré 500 stagiaires et apprentis.
MBDA connaît une croissance exponentielle : nous nous projetons sur une évolution nette similaire des effectifs pour 2024, de 9 % à 10 %, avec le recrutement de 950 personnes en CDI, 80 CDD et 500 stagiaires et apprentis en France, soit plus de 1 500 personnes.

Quels types de profils recherchez-vous ?

Les recrutements sont notamment tournés vers la croissance, la création de postes, pour faire face à nos engagements contractuels auprès des forces armées. En 2024, nous avons par exemple des besoins très importants sur la direction industrielle, qui va représenter 10 % du plan de recrutement. Il s'agit principalement de profils d'opérateurs (ajusteur, opérateur montage/usinage/peinture/composites, chaudronnier, soudeur...) et de techniciens (technicien méthodes/gestion de production/maintenance/tests/essais/planification...).
Mais la majorité de notre plan de recrutement concerne le domaine de l'ingénierie, notamment pour préparer l'avenir. Nous recherchons particulièrement des ingénieurs en architecture des systèmes d'armes, électronique, logiciel, mécanique, ou encore dans le domaine des essais.
Les fonctions support sont également concernées, comme les achats, la finance, la qualité, l'informatique, le support client.

Comment se répartissent les recrutements ?

Comme en 2023, 75 % de nos besoins de recrutement sont en région parisienne et 25 % en région Centre-Val de Loire. Nous recrutons 80 % d'ingénieurs cadres et 20 % de non-cadres. Et nous recherchons beaucoup de personnes expérimentées - avec plus de six ans d'expérience professionnelle -, environ 70 %.

Y a-t-il des profils plus difficiles à recruter que d'autres, des pénuries particulières ?

Toute la catégorie socio-professionnelle des techniciens est en tension. L'activité est dense dans le secteur aéronautique, spatial et de défense, nous recherchons tous les mêmes types de profils et, malheureusement, il n'y a pas assez de techniciens en France, car la majorité souhaite poursuivre leurs études pour accéder aux fonctions d'ingénierie. Les pénuries de profils expérimentés, que ce soit de techniciens ou d'ingénieurs, se retrouvent dans l'électronique, le logiciel, les essais, l'architecture systèmes. Nous rencontrons des difficultés pour les fonctions support également, la finance et l'informatique.

Comment expliquez-vous ces difficultés de recrutement et comment pouvez-vous y faire face ?

Le marché s'est durci avec l'inversion de l'offre et de la demande : il y a aujourd'hui plus d'offres que de candidats. Les candidats sont de plus en plus exigeants et plus attentifs encore à ce qu'une entreprise peut leur apporter : la flexibilité, la quête de sens, le bien-être au travail. MBDA est très engagé sur ces sujets.
MBDA est également une société à part, la seule à être 100% sur le secteur de la défense, et c'est un véritable atout. C'est un domaine qui reste encore assez peu connu des candidats, nous avons pourtant de nombreux avantages ! Nous essayons de le faire connaître, et de montrer ce qu'il représente pour la France et les citoyens, pour les forces armées, l'importance de la souveraineté nationale. Nous nous associons avec d'autres entreprises du secteur pour communiquer davantage et nous allons également beaucoup à la rencontre des plus jeunes, en collège et lycée, avec nos opérationnels, pour leur faire découvrir ce monde, ses enjeux, ce qu'il peut apporter.
Nous avons également beaucoup travaillé au développement de notre marque employeur ces dernières années, notamment en développant une nouvelle identité de marque employeur au niveau du groupe pour valoriser nos valeurs, nos atouts, nos avantages. Un nouveau site Internet est en cours de développement, qui devrait être disponible cette année et faciliter l'accès aux informations pour nos candidats potentiels. En parallèle, nous modernisons nos infrastructures pour favoriser le bien-être au travail, car c'est un critère important pour nos candidats, comme pour nos collaborateurs.
Nous attribuons un budget important pour des plans média, l'utilisation de jobboards, l'organisation d'événements, le développement de partenariats avec les écoles-cibles. Nous avons beaucoup développé le sourcing, en approchant les candidats par les réseaux sociaux.
La cooptation est par ailleurs très importante pour MBDA puisqu'elle permet aux collaborateurs de recommander des personnes de leur entourage. C'est notre troisième plus important canal de réception de candidatures, derrière les réponses à nos offres d'emploi et à notre vivier de stagiaires et d'alternants.
Nous utilisons également la méthode de recrutement par simulation (MRS) qui permet d'élargir la recherche de candidats en se focalisant avant sur tout le repérage des capacités nécessaires pour le poste de travail en question. Loin des critères habituels axés autour des diplômes et de l'expérience du candidat.
Concrètement, on plonge le candidat dans une simulation de son futur emploi pour mieux évaluer ses compétences. À travers une ou plusieurs épreuves qui reproduisent notre environnement de travail, le candidat démontre ce dont il est capable et si les compétences observées sont transposables au poste proposé.
Nous utilisons cette méthode pour des postes d'opérateurs.

Quelle est votre politique en matière de formation et envers les jeunes diplômés ?

Cette année, comme l'année dernière, nous allons embaucher 500 stagiaires et apprentis. C'est un devoir pour nous de permettre à ces jeunes d'avoir une expérience et de se former, mais c'est également une véritable stratégie de recrutement puisque près d'un étudiant sur deux en moyenne intègre nos équipes à l'issue de son stage ou de son apprentissage. C'est un beau taux de transformation et cela comble nos besoins en jeunes diplômés.
En matière de formation, nous avons revu notre parcours d'intégration. Il dure un an et est parsemé de conférences - notamment sur la sensibilisation à l'esprit de défense, qui a beaucoup de succès en interne. Nous consacrons 5 % de la masse salariale à la formation, ce qui représente environ 29 h de formation par an et par collaborateur. Nous avons également un dispositif qui permet aux collaborateurs de réaliser un point d'étape professionnel à des années charnières de leur carrière, qui permet de faire un point sur les compétences acquises, sur leur poste, sur l'orientation qu'ils souhaitent donner à sa carrière et comment nous pouvons les accompagner.
Nous avons également mis en place depuis quelques années une plateforme d'e-learning en accès libre, sur laquelle nous avons mis des centaines modules de formation créés en interne, qui permettent aux collaborateurs de se former tout au long de l'année de façon autonome et qui peuvent être mis en valeur dans un parcours de carrière.
A cela s'ajoutent des dispositifs spécifiques en région Centre - Val de Loire, où nous avons considéré qu'il y avait des besoins de formation particuliers. Par exemple, nous avons nos propres écoles d'usinage et de montage.
Il faut aussi noter que nous avons un programme interne de transmission des savoirs. Nous demandons aux personnes qui ont le projet de partir à la retraite dans leurs trois prochaines années de nous en informer, bien sûr sur la base du volontariat, afin de préparer au mieux la transition et la transmission des savoirs aux plus jeunes.

Qu'est-ce qui est mis en place au sein de MBDA sur les sujets de l'inclusion et de la diversité ?

MBDA est un employeur engagé qui respecte et reconnaît ses collaborateurs dans leur intégralité, quelle que soit leur provenance, et qui est convaincu que la variété des profils fait la richesse des équipes. Nous avons donc des programmes EDI (équité, diversité et inclusion).
Pour le volet handicap, nous travaillons avec des associations comme Hanvol et Tremplin Handicap en faveur du recrutement et de l'insertion professionnelle des personnes en situation de handicap. MBDA participe à des forums de recrutement, à des tables rondes, à des rencontres professionnelles... Les équipes recrutement sont formées très régulièrement sur les critères de non-discrimination à l'embauche. Nous avons un programme en interne qui porte une attention particulière aux besoins de nos collaborateurs et collaboratrices en situation de handicap et les accompagne tout au long de leur parcours, qu'il s'agisse de l'aménagement de l'espace de travail, de conseils personnalisés, d'aides techniques.
Sur le volet mixité, nous souhaiterions recruter davantage de femmes et nous voulons faire passer le message que les femmes ont bien leur place chez MBDA, et à tous les niveaux. Dans les écoles d'ingénieurs, en spécialité aéronautique, les femmes sont peu nombreuses, et il est encore plus difficile de les orienter vers la filière défense. Pour essayer de les convaincre de choisir cette filière, nous essayons d'aller au plus proche de l'enseignement et nous travaillons avec des partenaires comme Elles bougent. Lorsque nous avons réussi à les intégrer, nous nous attachons à les suivre et les accompagner tout au long de leur carrière. Nous avons aussi un réseau en interne, Inspiring Women, qui permet aux collaboratrices et collaborateurs de pouvoir échanger, assister à des conférences dédiées, partager des moments de convivialité, de networking...
Enfin, il y a le volet mixité sociale. Là aussi, MBDA s'engage. Avec l'EPIDE (Établissement pour l'insertion dans l'emploi) et Article 1, nous menons des actions de mentorat, nous proposons des visites de sites, nous voulons organiser un forum de recrutement dit inclusif, nous pouvons accorder des bourses à des jeunes issus de la diversité sociale. Nous participons également à des accompagnements sur la posture en entretien de recrutement, des simulations d'entretien, etc.

Comment se situe MBDA au niveau de la politique salariale ?

Nous avons une politique de rémunération dynamique que nous faisons évoluer régulièrement, à l'écoute des nouvelles pratiques et de l'évolution du marché (mise en place d'une part variable pour l'ensemble des Ingénieurs et Cadres, valorisation de la participation et de l'intéressement, épargne salariale avec abondement, dispositif de reconnaissance individuelle...) et nous négocions chaque année le meilleur accord salarial possible en fonction du contexte de l'entreprise.
Concernant plus précisément le statut collectif et les avantages sociaux que nous proposons à nos collaborateurs, notre ambition est de nous positionner comme une référence dans notre industrie. Plus globalement, nous cherchons à nous différencier pour ce que nous sommes et ce que nous pouvons offrir à tous ceux qui nous rejoignent : une mission, des technologies, des opportunités de développement et des conditions de travail au meilleur niveau.
Emilie Drab
Rédactrice en chef adjointe
Aviation civile, Transport aérien


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