Arianespace a réalisé 10 lancements en 2020 malgré l'épidémie de Covid-19, mettant en orbite 166 satellites, a annoncé jeudi la société chargée de l'exploitation et de la commercialisation des lanceurs européens, qui s'apprête cette année à lancer le télescope spatial James-Webb.
Ces satellites, allant de 250 grammes à 6,5 tonnes, reflètent l'essor des constellations dans le domaine spatial: 103 d'entre eux font partie de la constellation Oneweb visant à fournir de l'internet à haut débit.
Arianespace, qui opère les lanceurs Ariane 5, Vega et Soyouz, a également mis en orbite 7 des 10 satellites de télécommunications géostationnaires, positionnés à 36.000 kilomètres de la Terre, lancés dans le monde en 2020.
Cette activité devrait permettre de dégager un chiffre d'affaires "d'environ un milliard d'euros", stable par rapport à l'exercice précédent, et à la société d'être à l'équilibre sur le plan financier, a affirmé son président exécutif Stéphane Israël en présentant ses voeux à la presse.
Si 83 des 114 lancements recensés dans le monde en 2020 étaient consacrés à des clients "institutionnels" (gouvernement, armée, organismes publics), l'activité d'Arianespace a au contraire tranché avec 92% de l'activité consacrée à des clients commerciaux.
Sur le plan commercial, la société a notamment engrangé sept nouveaux contrats de lancement de satellites géostationnaires, un marché qui "fait son retour" après les années de crise en 2017 et 2018.
Arianespace attend surtout avec impatience en 2021 la signature avec l'Agence spatiale européenne (ESA) et la Commission européenne d'un accord-cadre pour une commande groupée de lancements pour Galileo (positionnement par satellite) et pour Copernicus (observation de la Terre), un contrat qui serait "de l'ordre d'un milliard d'euros", a rappelé M. Israël.
Son carnet de commandes, hors pré-réservations institutionnelles, s'élève à 3,2 milliards d'euros.
Malgré l'échec du lancement de la fusée italienne Vega en novembre, du à une défaillance de son quatrième étage imputable au constructeur Avio, Vega devrait faire son retour en vol "d'ici fin mars", selon M. Israël.
Arianespace doit également effectuer cette année le premier vol de la fusée Vega C avant le tir inaugural du lanceur lourd Ariane 6 au deuxième trimestre 2022.
Cette année, elle ambitionne d'effectuer "au moins un lancement par mois" en fonction de la disponibilité des satellites OneWeb, a-t-il précisé, avec en point d'orgue, "LA mission de 2021", le lancement fin octobre par Ariane 5 du téléscope spatial James-Webb pour le compte de la Nasa et destiné à remplacer Hubble.