Après la campagne de démonstration réussie par le Rafale Marine en janvier, c'est au tour du F/A-18E Super Hornet de Boeing de rejoindre à la base aéronavale de Hansa (INS Hansa) pour être méticuleusement testé par la marine indienne.
Le Super Hornet va en effet devoir démontrer ses capacités au décollage à partir d'une rampe, et ce, dans différentes configurations. La base aéronavale de Hansa, implanté à proximité immédiate de l'aéroport international de Goa, dispose en effet d'une installation d'essais dédiée (SBTF) avec une portion de piste de 283 mètres qui se termine par une rampe et qui reproduit ainsi fidèlement les dimensions du pont du nouveau porte-avions indien INS Vikrant. Ce porte-avions de type STOBAR (Short Take-Off But Arrested Recovery) doit en effet entrer en service à partir de l'été prochain, très précisément le 15 août, date du 75e anniversaire de l'indépendance de l'Inde et de la sécession du Pakistan. Une décision du gouvernement indien pourrait intervenir rapidement.
Les essais du F/A-18E en inde doivent quant à eux démarrer dans quelques jours et s'étaleront jusqu'au début du mois de juin. Ils avaient initialement été prévus au mois de mars
Pour rappel, la marine indienne doit remplacer ses 45 MiG-29K avec 57 nouveaux avions embarqués de fabrication occidentale (en plusieurs tranches). Seuls le Rafale M de Dassault Aviation et le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing sont en lice pour cet appel d'offres annoncé en 2017. Le Super Hornet avait déjà effectué des essais de décollage sur rampe sur la base aéronavale de Patuxent River (Maryland) en décembre 2020 (en photo).
Une étude peu impartiale publiée en février dernier par GlobalData, société de conseil britannique, donnait le Super Hornet favori face au Rafale M, notamment grâce à sa voilure repliable et à sa motorisation F414 (GE), déjà sélectionnée pour le Tejas Mark 2 de HAL. A l'inverse, un article publié par La Tribune au mois d'avril citait les avantages de l'avion multirôle de Dassault Aviation en termes de gabarit, le F-18 de Boeing devant quant à lui entrer « au chausse-pied dans les ascenseurs du porte-avions indien » selon les sources du journal économique et financier français.
Quoi qu'il en soit, la décision du gouvernement indien restera évidemment éminemment politique, surtout dans le nouveau contexte géopolitique liée avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Le Premier ministre indien Narendra Modi semble d'ailleurs plutôt vouloir préserver sa neutralité dans ce conflit.
(Photo © Boeing) |