À l'heure du retour de Thomas Pesquet sur Terre, les yeux n'en ont pourtant pas fini de se tourner vers le ciel. S'il est des parenthèses enchantées dont on ne se lasse pas, le meeting de la Ferté-Alais en fait bel et bien partie. Les deux journées du 45ème rassemblement du mythique meeting du Plateau de Cerny ont été, une fois encore, mémorables.
La météo, principal électron libre et potentiel trouble-fête incontrôlable de l'événement, n'aura eu raison que d'une petite partie du programme du samedi. Adaptable et réactive, l'équipe organisatrice aura en effet réussi à reprogrammer le dimanche les passages interrompus par une pluie battante la veille. Les spectateurs dominicaux, venus en très grand nombre, auront ainsi fait d'une pierre deux coups en admirant la totalité du programme, incluant notamment la présentation intégrale de la Patrouille de France, un second et exceptionnel passage avec, comme promis, le Boeing 777-300ER d'Air France, ainsi qu'un Airbus A330-300 de la compagnie XL Airways.
Les « grands moments »
À l'instar de ces passages marquants ou inédits, il est difficile, mais surtout très subjectif de faire un choix sur les « grands moments » du show. Grand public, chasseurs d'images, passionnés, habitués ou non, chacun vient ici admirer la présentation de ses favoris parmi les 120 machines présentées en vol. Nous retiendrons notamment le passage du trio générationnel de chasseurs avec Hunter, Seafury et Rafale, ainsi que l'impressionnante démonstration du Rafale en solo.
La Wingwalkeuse Danielle exécutant des arabesques sur les ailes du PT 13 aura laissé la foule sans voix, tout autant que la mise en scène habituelle, mais toujours aussi impressionnante du fameux tableau « Tora Tora Tora ».
Arabesque de la wingwalkeuse Danielle à bord du PT13 piloté par son mari
En hommage à Auguste Mudry concepteur du Cap 10, la « Saga des Cap » nous aura offert une patrouille inédite de 13 Cap, à bord desquels se trouvaient entre autres Régis Alajouanine, Dorine Bourneton, Christine Seurin et Éric Vazeille.
Au coeur de cet écrin de verdure si particulier, les passages magnifiquement contrôlés du C-160 Transall auront permis de photographier le gros porteur sans aucun zoom, sous les yeux ébahis des spectateurs.
Nous garderons aussi en mémoire les percussions distinctives des warbirds, dont les Yak 3 pour les Faucons de Staline puis le Spitfire ou encore le P51 Mustang. Les discrets Caudron G-3, Blériot XI-2 et Deperdussin auront rappelé si nécessaire les origines de l'incroyablement rapide évolution de l'industrie. Le poétique DFS Habicht aura quant à lui marqué le ciel de ses rainures rouges et silencieuses, signant un atterrissage parfaitement ciblé sous des yeux conquis d'un public satisfait.
Le passage du C-160 Transall
L'appel du Président
Le meeting de la Ferté Alais ne serait rien sans l'Association Jean-Baptiste Salis bien sûr, notamment sans ses 300 bénévoles. Et si le bénévolat est synonyme de gratuité, il prend ici un tout autre sens : à la Ferté, on y constate la motivation, la bienveillance et l'accueil indéfectible de tous. Le Président de l'AJBS, Cyrille Valente, a cependant profité du moment pour tirer la sonnette d'alarme : les responsabilités et les investissements inhérents à cette vitrine internationale doivent être partagés : le soutien des élus, dirigeants et collectivités est vivement attendu.
Un cours à ciel ouvert
Cette édition 2017 aura été une fois encore une magnifique leçon : à la fois cours d'Histoire et d'humilité, témoignages de tentatives indispensables et de réussites héroïques, initiation pour certains, ancrage des connaissances pour les autres, la Ferté-Alais pourrait être un passage obligé des écoles et autres collèges. Le DVD du meeting, tourné ce week-end et disponible d'ici peu, saura sans doute faire office de rappel en attendant la prochaine saison. Car si « les peuples qui ne connaissent pas leur Histoire s'exposent à la revivre », le Meeting du Temps des Hélices est un véritable témoin de ces époques dont nous avons tant à préserver et que nous ne devons pas oublier.
Vol du Caudron G-3 en hommage à Adrienne Bolland
|