C’est l’hebdomadaire allemand de référence Der Spiegel qui dévoile l’information : la participation de l’Allemagne au programme AGS (Alliance Ground Surveillance) de l’OTAN coûte beaucoup plus cher que prévu. En effet, dans un rapport du ministère des finances que s’est procuré le journal, on apprend que la facture pourrait s’élever à quelques 483 millions d’euros pour le gouvernement, au lieu des 400 millions d’euros votés par le Bundestag en 2009. Le Bundestag n’avait d’ailleurs consenti à cet effort budgétaire qu’à la condition expresse que le gouvernement ne l’informe de toute hausse éventuelle. Ce qui a été fait dans le rapport que s’est procuré le Spiegel. La hausse de ce budget s’explique notamment par le retrait de plusieurs pays du projet ainsi que des errements budgétaires et des considérations politiques.
Cependant, la commission parlementaire chargée du budget a refusé mercredi 9 mai de financer cette hausse des coûts, ce qui place l’Allemagne dans l’embarras vis-à-vis des partenaires de l’OTAN. Le ministre allemand de la Défense Thomas de Maizières a pourtant fait savoir qu’il signerait l’accord AGS au sommet de l’OTAN les 20 et 21 mai prochains, toutefois avec des réserves.
Le programme AGS, lancé en 2007, réunissait au départ 17 pays membres de l’alliance Atlantique. Il s’agit d’un programme de surveillance par huit drones HALE (haute altitude longue endurance), les RQ-4 Global Hawk de Northrop Grumman. En 2009, la Turquie, la Pologne, le Danemark et le Canada se retirent et le nombre de drones destinés au programme passe à cinq. Restent alors l’Allemagne, la Bulgarie, l’Estonie, les États-Unis, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Norvège, la République tchèque, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie. Le coût total du programme atteint actuellement 1,5 milliards d’euros, dont les deux tiers financés par l’Allemagne et les États-Unis. En théorie, le programme devrait être mis en œuvre à l’horizon 2015-2017.