Le programme d’aviation le plus cher de l’histoire des États-Unis est loin d’être sorti d’affaire. Le Government Accountability Office, la cour des compte américaine, a récemment publié son dernier rapport en date concernant le F-35 et révélé que la fiabilité du moteur, le F135 de Pratt & Whitney, n’avait pas « évolué de manière satisfaisante ». Le GAO parle d’une fiabilité « extrêmement pauvre ». Les essais effectués sur les trois versions du F-35 n’ont pas été aussi nombreux que prévus, retardant d’autant le développement de l’avion. Ce défaut de fiabilité pourrait occasionner des délais supplémentaires, ainsi qu’une (nouvelle) hausse des coûts pour atteindre le résultat attendu.
L’autre problème soulevé par le GAO a trait à la décision d’augmenter les cadences de production, alors même que les essais de réduction des risques ne sont toujours pas achevés, ce qui aurait également pour conséquence l’augmentation du budget alloué au programme. Ces cadences devraient passer à 38 avions en 2015, pour atteindre les 90 en 2019, 120 en 2022. Et si la baisse du temps de production par avion a été notée par le GAO, les 36 avions livrés comme prévu en 2014 ne possèdent cependant « aucune capacité de combat ».
La cour des comptes américaine estime par ailleurs que le budget alloué au programme pour les 20 prochaines années (jusqu’en 2038) pour achever le développement et l’acquisition de 2 457 avions se monterait à 12,4 milliards de dollars par an.
Le motoriste Pratt & Whitney, qui produit les F135, a pour sa part répliqué aux conclusions du GAO assurant que le retrofit des avions déjà livrés avait d’ores et déjà débuté, notamment suite à l’accident survenu à l’été 2014, lorsque le moteur d’un F-35A avait pris feu avant le décollage.