En 2010, Lufthansa a pu éprouver à la fois sa solidité et sa capacité à profiter au mieux de la conjoncture. La présentation annuelle des résultats du groupe s’est tenue le 17 mars à Francfort. Elle a été l’occasion de rappeler les très bons chiffres de la compagnie et d’évoquer ses perspectives, plutôt incertaines, pour 2011.
Comme cela avait déjà été annoncé la semaine dernière, le groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 27,3 milliards d’euros en 2010 en hausse de 5,5%. Son bénéfice opérationnel a été multiplié par presque sept et atteint 876 millions d’euros. Elle a également renoué avec les bénéfices puisque son résultat net est redevenu positif, passant de -34 millions d’euros en 2009 à 1,1 milliard d’euros.
Stephan Gemkow, Directeur financier de Lufthansa, a décrit 2010 comme une année à deux visages. D’un côté, le groupe a su profiter d’un regain de dynamisme de l’économie et du transport aérien, principalement sur son réseau long-courrier et son activité cargo. Le nombre de passagers a connu une croissance de 17,9% et le volume du fret a bondi de 18,2%. Au contraire, plusieurs événements ont pesé sur le bilan : la crise occasionnée par l’éruption du volcan en Islande, la grève des pilotes et les épisodes neigeux exceptionnels de décembre et janvier. Ils ont engendré une perte de chiffre d’affaires estimée à 340 millions d’euros.
Perspectives prudentes pour 2011
Lufthansa prévoit que son chiffre d’affaires et son bénéfice opérationnel continueront d’augmenter en 2011. Le groupe compte bien profiter de la hausse annuelle anticipée de 5,9% du nombre de passagers jusqu’en 2014 mais la croissance devra nécessairement aller de paire avec la poursuite du programme de réduction des coûts déjà entamé. L’année ne s’annonce pas comme « une promenade de santé. »
Les dirigeants du groupe n’ont en effet aucune estimation du résultat net à donner et tablent uniquement sur le fait qu’il sera positif. Trop d’événements exceptionnels ont déjà eu un impact sur le transport aérien : la situation au Japon, l’instabilité politique et sociale en Afrique et au Moyen-Orient et la hausse des prix du carburant.
Le pétrole a déjà pesé sur les résultats 2010. Malgré une couverture carburant qui a évité au groupe de dépenser 21 millions d’euros, le poste a augmenté de 1,5 million d’euros et coûté 5,2 milliards d’euros.
Lufthansa a également reconnu que son réseau européen n’était pas rentable, notamment en raison de la surcapacité structurelle du secteur, à laquelle s’ajoutent les taxes européenne et allemande sur le transport aérien. Le groupe va donc se renforcer et se concentrer sur les marchés les plus stratégiques mais surtout travailler toujours plus assidûment à la réduction de ses coûts.