Une formation de glace serait-elle la cause du crash de l’appareil de West Caribbean le 16 août dernier ? C’est en tout cas une thèse que l’on peut soutenir à l’appui du rapport du Comité de Investigación de Accidentes Aéreos du Vénézuéla, relayé par le BEA (Bureau d’Enquêtes et d’Analyses) en France le 22 novembre. Et Jorge Pérez, le directeur de la compagnie colombienne, a sauté sur cette occasion le 27 novembre de dégager la responsabilité de sa compagnie.
Dans le journal colombien El Colombiano, Jorge Pérez a affirmé qu’une accumulation de glace sur les ailes du MD-82 était à l’origine de la chute de l’appareil, écartant ainsi les accusations portées sur la sécurité et l’entretien douteux de sa flotte. Il s’appuie pour cela sur un bref passage du rapport citant les enregistrements des conversations de l’équipage sur l’une des boîtes noires.
En effet, environ 8 minutes avant l’accident, les pilotes discutaient des mauvaises conditions météorologiques, évoquaient la possibilité de la formation de glace sur les ailes et ont envisagé le déclenchement des circuits anti-givrage moteur et voilure. La présence de glace expliquerait selon lui l’inclinaison de l’appareil qui n’a cessé de se cabrer dès qu’il eut atteint son altitude de croisière, jusqu’à atteindre 12 unités à cabrer au moment de l’impact.
Cette théorie est cependant encore prématurée. Le rapport des bureaux d’enquête vénézuélien, américain et français n’est que préliminaire et s’est attaché à comprendre le déroulement du crash, non pas sa cause. Il écarte cependant les premières hypothèses qui attribuaient l’accident à un arrêt total, voire un incendie des réacteurs. Les réacteurs ont certes tourné au ralenti mais ne sont jamais passés au-dessous du ralenti de vol et avaient même retrouvé leur pleine puissance lorsque l’appareil s’est écrasé.
Le vol 708 du 16 août de la West Caribbean Airways devait relier le Panama et la Martinique. Il transportait 160 personnes dont 8 membres d’équipage et 152 touristes français lorsqu’il s’est écrasé en survolant le Vénézuéla. Le pilote avait demandé à plusieurs reprises à la tour de contrôle de Maracaibo l’autorisation de réduire son altitude de croisière alors que l’appareil perdait régulièrement de la vitesse, avant de signaler que ses deux réacteurs étaient en feu. Evoquée l’espace d’une ligne sur le communiqué, la thèse du givre ne reste qu’une piste parmi toutes celles que les bureaux d’enquêtes vont devoir explorer pour expliquer le décrochage du MD-82.