Aegean Airlines et Olympic Air vont enfin pouvoir se rapprocher. La Commission européenne a décidé le 9 octobre d’approuver la fusion des deux principales compagnies grecques. Elle a en effet estimé que la situation d’Olympic était si grave qu’elle risquait de disparaître à court terme et que l’affaiblissement de la concurrence sur les lignes intérieures grecques était inévitable, avec ou sans fusion. Il a donc été décidé de laisser Aegean sauver sa compatriote.
Aegean a indiqué qu’elle allait verser 72 millions d’euros pour racheter Olympic et que la transaction serait réalisée le 18 octobre. Elle a précisé que les deux marques continueraient de cohabiter, Olympic devenant une filiale, et qu’elles seraient dotées d’opérations et d’une flotte propres. Les services de la nouvelle compagnie issue de la fusion devraient être présentés plus en détails le 23 octobre.
Aegean Airlines et Olympic Air avaient déjà essayé de se rapprocher mais l’Europe s’y était opposée en 2011, craignant de laisser un monopole de la nouvelle compagnie s’établir sur les lignes intérieures. Après le début de la crise grecque, les deux concurrentes avaient déposé une nouvelle demande car elles estimaient que la situation économique rendait la fusion inévitable. Après une hésitation et l’ouverture d’une enquête approfondie en avril dernier, la Commission s’est rangée à leur avis.
« Il est clair qu’Olympic aurait été obligée de quitter rapidement le marché de toute façon, en raison de la persistance de la crise économique grecque et de la difficulté de sa propre situation financière. Nous avons donc approuvé la fusion parce qu’elle n’a aucun effet négatif supplémentaires sur la concurrence », a expliqué Joaquín Almunia, le vice-président de la Commission en charge de la concurrence.
L’Europe a indiqué que la demande avait diminué de 26% entre 2009 et 2012 sur les lignes intérieures grecques, passant de 6,1 à 4,5 millions de passagers. Une tendance qui se poursuit puisque la baisse a été de 6,3% au premier semestre.
Par ailleurs, le nombre de routes en commun entre Aegean et Olympic a beaucoup diminué depuis 2011 : elles étaient onze alors dont neuf posaient des problèmes de perte de concurrence en cas de fusion, elles ne sont plus que sept aujourd’hui. Et il apparaît hautement improbable à la Commission qu’une nouvelle compagnie entre sur le marché.
Enfin, Olympic n’a jamais été rentable depuis sa privatisation en 2009 et ne survit que grâce aux injections de capital de son actionnaire principal, le groupe Marfin. Or, les perspectives de rentabilité étant nulles quelle que soit l’ampleur d’un potentiel programme de restructuration, le groupe ne veut plus renflouer la compagnie.
La nouvelle compagnie aura un chiffre d’affaires combiné de 800 millions d’euros (630 millions pour Aegean et 170 millions pour Olympic) et transportera 8,4 millions de passagers en 2013 (6,5 millions pour Aegean et 1,9 million pour Olympic). La flotte comptera 45 appareils : un A319, quatre Q100 et dix Q400 d’Olympic et un A319, 25 A320 et quatre A321 d’Aegean.