L’éruption du volcan islandais Eyjafjöll a déjà coûté cher aux compagnies européennes. Selon les estimations de l’IATA, publiées le 21 avril, les six jours de crise ont occasionné une perte de revenus de 1,7 milliard de dollars. Lorsque le trafic était au plus mal, du 17 au 19 avril, les pertes ont atteint 400 millions de dollars par jour.
L’Association Internationale du Transport Aérien a ajouté que l’impact de la fermeture de l’espace aérien d’une grosse moitié nord de l’Europe a affecté 29% du transport aérien mondial et touché 1,2 million de passagers par jour.
L’ampleur de cette crise est plus vaste encore que celle du 11 Septembre, lors de laquelle la fermeture de l’espace aérien n’avait duré que trois jours. Selon l’IATA, elle a en outre été aggravée par la décision des gouvernements d’appliquer le principe de précaution en ne se basant que sur des modèles théoriques de dispersion des cendres.
Enfin, elle a touché la région où l’industrie du transport aérien est le plus mal en point. En effet, sur les 2,8 milliards de dollars de pertes que les compagnies aériennes mondiales devraient enregistrer en 2010, 2,2 milliards sont représentés par la seule région de l’Europe.
Qui doit payer ?
L’association estime donc qu’une aide doit être apportée aux compagnies touchées. Les aéroports de Londres Heathrow et Dubaï ont déjà pris l’initiative de ne pas facturer les frais de stationnement des appareils. Si d’autres plateformes devraient prendre les mêmes dispositions, l’IATA estime qu’il revient surtout aux gouvernements d’agir.
Elle souhaite notamment que les règles d’assistance aux passagers soient révisées : elles imposent aux compagnies de prendre en charge leurs frais d’hôtel, de ravitaillement et de téléphone, alors que la situation n’est pas de leur fait. Elle souhaite également que les gouvernements versent une compensation, comme cela avait été le cas aux Etats-Unis après le 11 Septembre où l’Etat avait octroyé une aide de 5 milliards de dollars aux compagnies.
Pendant ce temps, le trafic européen reprend. En France, la situation devrait redevenir quasiment normale dès vendredi matin. Air France a assuré 95% de son programme long-courrier et 25% de son programme moyen-courrier le 20 avril et doit en réaliser respectivement 100% et 75% le 21. Les espaces aériens britannique, allemand, danois, suédois et polonais ont également rouvert. Eurocontrol estime que 75% des vols seront assurés aujourd’hui.