La fusion de United Airlines et Continental constitue l’apogée d’une vague de concentration qui a déferlé dans le ciel américain ces dernières années. Conclue le 3 mai et additionnée aux faillites survenues avec les différentes crises, elle laisse le secteur considérablement transformé par rapport à il y a cinq ans.
Le grand nettoyage avait commencé après les attentats du 11 septembre 2001, qui avaient précipité le déclin du transport aérien américain et obligé majors et compagnies régionales à se placer sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. A peine sortie de cette administration extraordinaire, US Airways a inauguré la vague de fusion en absorbant America West en 2005, formant ainsi la cinquième plus grosse compagnie américaine.
Mais le classement a été totalement bouleversé lorsque Northwest Airlines et Delta Air Lines se sont rapprochées au sein de la nouvelle Delta en 2008. Là, la nouvelle compagnie a fait tomber American Airlines à la deuxième place du podium. La fusion de Continental et United Airlines lui a de nouveau fait perdre une place.
La nouvelle compagnie, qui conserve les visuels de Continental mais sous le nom de United, est dotée de dix hubs, le principal se situant à Houston, dessert 370 destinations, possède une flotte de près de 650 appareils et a un potentiel de 144 millions de passagers annuels. La fusion devrait générer au moins un milliard de dollars de synergies par an jusqu’en 2013.
Ainsi, trois des dix majors américaines de 2005 ont été absorbées au sein d’une concurrente. Et le mouvement a également touché les compagnies régionales. Republic Airways a par exemple racheté Shuttle America (2005), Mokulele Airlines, Midwest Airlines et Frontier Airlines (2009). Elle a ensuite fait fusionner les deux dernières sous le nom de Frontier. Elle s’est également rapprochée du groupe Mesa Air en 2009, en concluant un accord de joint-venture avec celle-ci.
American Airlines se trouve à présent un petit peu seule. Sa dernière acquisition n’est pas si lointaine – elle remonte à 2001 avec le rachat de TWA – mais les récents mouvements ont placé ses deux concurrentes loin devant elle en terme de passagers transportés. Elle a fait savoir qu’elle tirerait bénéfice de cette consolidation qu’elle y participe ou non, puisque la concurrence allait s’alléger. Si elle choisit d’y prendre part, deux possibilités s’offrent à elle : US Airways et Jet Blue, les sixième et septième compagnies américaines. Elle a déjà entamé un rapprochement avec la low-cost le mois dernier avec la conclusion d’un accord d’échange de créneaux à New York et Washington.