Depuis 2001, la compagnie s’engluait dans ses dettes mais les résultats du deuxième trimestre laissaient entrevoir une embellie dans le ciel de Delta Air Lines. Pourtant la compagnie a rendu le 15 août un rapport peu optimiste à la SEC, l’autorité boursière américaine, dans lequel elle envisage de recourir à la loi américaine sur les faillites.
« Notre préférence a toujours été d’éviter de se placer sous la protection du chapitre 11 » a insisté la compagnie. Cependant, si les liquidités, estimées à 1,7 milliards de dollars à la fin du mois de juin, continuaient à baisser, la compagnie n’aurait d’autre recours. Delta est en effet affaiblie par le prix du carburant, le poids des charges sociales et les conditions financières de ses créanciers qui lui demandent de disposer d’un fonds de 650 millions de dollars. La compagnie basée à Atlanta a aussi entamé des négociations décisives avec une nouvelle société de gestion des transactions par carte bancaire. Si elles échouent, les paiements par carte Visa et Mastercard, donc ceux de la majorité de ses clients, ne seront pas transférés. Or la société prestataire demande une réserve importante en cash.
Alors Delta Air Lines joue ses dernières cartes. Elle a annoncé, le 15 août également, la vente de sa filiale régionale ASA (Atlantic Southeast Airlines) à SkyWest Airlines, une autre compagnie régionale alimantant principalement Delta et United Airlines. La transaction lui rapportera 425 millions de dollars cash. Delta recevra dans un premier temps 350 millions de dollars, dont 100 millions serviront à couvrir ses besoins de liquidités à court terme. Cependant, cela ne permettra sans doute pas à la compagnie américaine de tenir jusqu’à la fin de l’année. Le recours au chapitre 11 pourrait être annoncé assez rapidement car les modalités de la loi sur les faillites seront plus contraignantes à compter du 17 octobre.