L’année passée a été difficile ; la prochaine ne sera pas meilleure. Cargolux a présenté ses résultats pour 2011 et ses perspectives pour 2012 le 28 mars.
Bien que la compagnie luxembourgeoise ait réussi à améliorer son chiffre d’affaires de 8,4% à 1,87 milliard de dollars, elle a enregistré une perte nette de 18,3 millions de dollars – alors qu’elle était bénéficiaire en 2010. La demande, les coefficients de remplissage et l’utilisation des appareils se sont tous dégradés pour amener la compagnie à ne transporter que 658 800 tonnes de fret, 3,6% de moins qu’en 2010.
Le Président de Cargolux, Albert Wildgen, a expliqué que les difficultés s’étaient accumulées cette année : surcapacité des marchés – notamment en Asie –, augmentation continue des prix du pétrole et gestion difficile de la flotte en raison du retard des 747-8F, qui a entraîné des coûts supplémentaires de location d’appareils pour pallier le manque de capacités et réduit la flexibilité de la compagnie.
Les exportations d’Asie et d’Afrique ont été très affectées, tandis qu’elles se sont très bien portées en Amérique du Nord et en Europe.
Pour 2012, la situation s’annonce difficile, la reprise économique semblant très faible. L’IATA estime que le secteur restera stable, au mieux. Cargolux quant à elle s’attend à ce que les coefficients de remplissage et la rentabilité des vols souffrent à court et moyen terme. Bien qu’elle compte sur la faiblesse des stocks pour relancer son activité dès que la consommation reprendra vigueur, deux incertitudes demeurent cependant : le tarif du carburant et la crise des dettes souveraines en Europe.
Elle a donc lancé un plan de réduction de ses coûts, qui prévoit également une restructuration de son réseau et de sa flotte : celle-ci va passer d’une moyenne de 16,6 appareils en service à 14,5 et sera uniquement composée de 747-400F et de 747-8F. Ceci pourrait toutefois devenir un sujet de désaccord avec ses actionnaires qataris : Qatar Airways souhaiterait en effet que la compagnie modifie une partie de sa commande de quinze 747-8 pour des 777F, selon le quotidien luxembourgeois Tageblatt.