L’A380 goûte à la navigation au long cours. MSN 002, le troisième appareil de test d’Airbus, a décollé à 10h le 4 septembre et réalisé son premier vol long dans des conditions semblables à celles de l’exploitation commerciale, c’est-à-dire habité. Parti de l’aéroport de Toulouse Blagnac, il a percé les nuages sept heures durant avec 474 passagers choisis parmi les employés volontaires du constructeur européen et les experts des équipements de la cabine et entourés par des membres du personnel navigant commercial de Lufthansa.
Ce vol était le premier d’une série de quatre longs vols d’essai (Early Long Flight, ELF) qui doivent avoir lieu dans la semaine. Celui du 4 septembre a duré environ sept heures, les suivants seront de plus en plus longs : dix, douze puis quinze heures. Parmi eux sera réalisé un vol de nuit afin que tous les scénarios possibles en exploitation soient testés. Cependant, les passagers ne verront pas beaucoup de pays puisque l’A380 survolera principalement l’Espagne, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France, ne poussant jusqu’aux Canaries et la Norvège que lors des vols les plus longs.
Frank Chapman, Jacques Rosay et Jacques Drappier se trouvaient dans le cockpit de MSN 002, tandis que vingt-trois membres du personnel de cabine de Lufthansa (photo) s’assuraient que les passagers de manquaient de rien. Le « Super Jumbo » était équipé d’une cabine triclasse standard que les 474 passagers devaient soumettre à toutes sortes d’épreuves. Parmi les installations-clefs à tester se trouvent l’air conditionné, l’éclairage, l’acoustique, les systèmes de divertissement en vol, les cuisines, les toilettes, le système électrique et celui d’évacuation des eaux usées.
Mais l’A380 n’a pas été le seul à devoir faire preuve de son endurance. L’aéroport de Toulouse Blagnac et les équipes au sol ont également dû tenir le coup. Deux cents spécialistes d’Airbus ont été sur le qui-vive avant le vol et durant tout son déroulement pour assurer sa préparation, son décollage aux horaires prévus, sa sûreté et son confort. Quant à l’aéroport, il a vu s’installer en son sein une partie des équipements du centre d’essais du constructeur européen. Pas de doute, le décollage d’un A380 est une expérience de haut vol.