L’Institut Polytechnique des Sciences Avancées (IPSA), école d’ingénieurs aéronautique du groupe Ionis, forme chaque année plus de 850 étudiants. Depuis quelques mois, l’institut est habilité par la Commission des Titres d’Ingénieurs (CTI). Le Journal de l’Aviation a rencontré Stéphane Roberdet, directeur de la formation et du site d’Ivry-sur-Seine, qui a présenté l’école et le cursus IPSA. Entretien.
Pouvez-vous nous présenter la formation IPSA ?
L’IPSA est une école d’ingénieurs généraliste post bac en 5 ans qui forme aux métiers de l’ingénierie des systèmes aéronautiques et spatiaux. Les 3 premières années, le cycle « Bachelor », s’effectuent à travers un enseignement en tronc commun, la seule différence entre les parcours portant sur les projets menés. Ensuite, au cours du cycle de master, les étudiants ont le choix entre plusieurs options, dont certaines sont réalisées à l’étranger. En 5e année par exemple, une des options proposées a été mise en place en partenariat avec l’université de Shenyang. Ceux qui choisissent celle-ci étudient toute une année en Chine. Par ailleurs, nous étudions actuellement le renforcement de la thématique « Avionique et Systèmes de commandes à bord des avions et des vaisseaux spatiaux » au sein des options de dernière année.
Ces différentes options proposées dans les domaines de la mécanique des structures, de l’énergétique et de la propulsion, des systèmes embarqués et de télécommunications, ou encore de la mécatronique, préparent les étudiants au premier emploi. il faut savoir qu’un ingénieur change plusieurs fois de fonctions, voire d’entreprises, au cours de sa carrière, c’est pourquoi nous accordons une grande place aux sciences fondamentales qui ont pour but de permettre aux étudiants de s’adapter aux divers postes qu’ils occuperont au cours de leur vie professionnelle.
Quelle place accordez-vous à la pratique dans la formation ?
Les stages occupent une grande place dans la formation d’ingénieurs IPSA. En 5 ans, nos étudiants passent pratiquement un an en stage obligatoire : minimum 2 mois sur les trois premières années, 2 à 3 mois en 4e année et enfin un semestre entier en entreprise (environ 6 mois) en 5e année. L’objectif est qu’ils arrivent en entreprise à la fin de leur formation en étant familiarisés avec le monde du travail et en ayant les compétences opérationnelles requises.
L’aspect pratique est très important à l’IPSA. Cela s’illustre parfaitement à travers les différents projets menés par nos étudiants dans le cadre de leurs parcours académiques, mais aussi à l’extérieur à travers les associations d’élèves.
Quels sont les métiers visés par la formation et par les étudiants ?
Plus de 60 % des étudiants ingénieurs aéronautiques qui sortent de l’IPSA chaque année sont embauchés en majorité sur des postes de R&D dans des bureaux d’études, mais aussi au sein de grands groupes comme Thales, EADS, Safran, Assystem…
Images © IPSA
Justement comment se présente actuellement le marché de l’emploi des ingénieurs aéronautiques en France ?
Le marché est très dynamique. La promotion 2010 de l’IPSA illustre bien cette bonne santé : sur 120 diplômés, 76 % ont trouvé un emploi dans les 3 mois suivants la fin de leur formation, dont 45 % ont été embauchés par la société où ils ont effectué leur stage de fin d’études. 13 % ont décidé de poursuivre leurs études en s’orientant vers des Mastères spécialisés ou de recherche au sein notamment de grandes écoles aéronautiques telles que l’ENAC, l’ENSAM ou encore l’ISAE (Sup’Aero).
Comment sont sélectionnés les étudiants ?
La sélection s’effectue sur concours et en 3 étapes : dans un premier temps, les candidats sont notés selon leurs résultats obtenus en classe de première, au cours des deux premiers trimestres de terminale et au bac de français. Ceux qui n’obtiennent pas une moyenne assez forte passent les épreuves orales en juillet (entretiens de motivation, maths, anglais) et enfin, ceux qui n’ont pas été sélectionnés passent l’écrit en maths, anglais physique et expression écrite.
Néanmoins, il est possible d’intégrer directement la 2e ou 3e année pour les candidats ayant déjà poursuivi des études d’ingénieurs à l’Université, dans une grande école, dans une classe préparatoire ou détenant un BTS. Ce dispositif concerne en grand nombre les étrangers venus des pays du Maghreb et dans le cadre des échanges ERASMUS.
L’IPSA en chiffres
Date de création : 1961 Effectif étudiant : environ 900 étudiants (750 à Paris et 150 à Toulouse). Nombre de places offertes chaque année : dans le cadre du concours Advance, 160 places pour les candidats issus de terminale S, 25 pour ceux issus de terminale STI à Paris. À Toulouse, 70 places au total offertes. Tarifs de la formation : 2 premières années, 5 100 euros. Les 3 dernières années, 6 390 euros. Mise en place d’une bourse IPSA pour les étudiants boursiers. Implantations : un campus à Paris et un à Toulouse Site Internet : www.ipsa.fr |
Avez-vous des partenariats avec des entreprises ?
Non, mais nous avons des relations privilégiées avec les sociétés membres du GIFAS (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales) dans lesquelles nos élèves réalisent quasiment tous leurs stages. Toujours dans le cadre de relations privilégiées, nous organisons des ateliers de recrutement à l’école avec les DRH d’entreprises, tous les jeudis après-midi : simulation d’entretiens, méthodes de rédaction de cv, lettre de motivation, etc. L’objectif étant d’aguerrir nos étudiants à la recherche d’emploi. Cela permet également aux entreprises participantes de repérer les bons profils.
Il y a également les conseils de perfectionnement au cours desquels les industriels aéronautiques nous aident à orienter notre offre de formation vers tel ou tel métier, afin de mieux cibler les besoins du futur et les tendances de demain (rajout d’une matière ou d’une option, etc.). De plus, le pôle de compétitivité aéronautique d’Ile-de-France Astech, dont l’IPSA est membre, appuie nos activités en permettant aux industriels de participer à la réalisation de certains projets d’étudiants, réalisés dans le cadre des associations. Cependant dans l’avenir, nous avons le projet de développer des partenariats avec des entreprises, mais plutôt dans le cadre de projets de recherche.
Quelles sont les perspectives de l’IPSA pour les années à venir ?
Les deux plus importantes ambitions de l’IPSA sont le développement de nouveaux partenariats internationaux, en plus des 28 que nous entretenons déjà avec notamment la Chine, Taïwan, la République tchèque et les États-Unis. Nous voulons également convertir les deux dernières années de formation en langue anglaise. Dès la rentrée prochaine, certains cours seront entièrement en anglais. Le changement se fera par étape, car on se donne quelques années pour recruter le corps enseignant adéquat.
Simateur de Boeing 777 créé par les élèves de l’association IPSA Flight, l’une des 18 associations de l’institut. (Photo © Le Journal de l’Aviation)