Il est le dernier espoir d’Air One. Silvio Berlusconi a déclaré le 4 mars, lors d’une interview télévisée diffusée sur SKY TG24, qu’il était « très critique » au sujet du rachat d’Alitalia par Air France KLM. Selon lui, « l’Italie ne devrait pas abandonner sa compagnie porte-drapeau » et devrait choisir de la confier à un consortium italien. Une position qui pourrait complètement remettre en question des mois de négociations et un éventuel accord.
Actuellement en négociations exclusives avec Alitalia, Air France KLM a en effet jusqu’au 14 mars pour présenter une offre contraignante d’acquisition des 49,9% de parts que le gouvernement italien détient dans la compagnie. L’intention d’Air France KLM est d’intégrer Alitalia au groupe au même niveau que les deux autres majors le composant.
Cependant, si les négociations bénéficient du soutien désabusé du gouvernement Prodi, Air France KLM a garanti que l’accord ne se ferait pas sans la bénédiction du nouveau gouvernement, qui sera élu lors des élections législatives des 13 et 14 avril. Or le « Cavaliere » pourrait bien les remporter, surtout s’il se met les électeurs du Nord de l’Italie dans la poche en déclarant refuser l’abandon de la base de Milan.
Un nouveau contretemps de ce type ne jouerait certainement pas en la faveur d’Alitalia. La compagnie accuse une nouvelle perte nette de 1,265 milliards d’euros au 31 janvier 2008. Romano Prodi avait déclaré dès octobre 2006 que la compagnie était hors de contrôle et ferait faillite dans les mois suivants si rien n’était fait. Plus d’un an après, la compagnie en est toujours au même point : soutenue à bout de bras par le gouvernement italien et décourageant les uns après les autres tous les candidats à son sauvetage.