Malgré un environnement toujours difficile et un tassement de l’activité, Europe Airpost a de nouveau réussi à conserver des résultats positifs en 2013. La compagnie française a enregistré un chiffre d’affaires de 196 millions d’euros en baisse de 27%, qui « passe au-dessous du cap symbolique des 200 millions d’euros » souligne son PDG Jean-François Dominiak. Le résultat net reste positif à 2,7 millions d’euros, même s’il perd un million d’euros par rapport à 2012. Au total, elle a transporté 550 000 passagers et 53 000 tonnes de fret.
Europe Airpost a réalisé 28 750 heures de vol en 2013, soit 14% de moins qu’en 20012. Cette baisse a tout autant concerné l’activité passage (-8%) et l’activité fret. Pour cette dernière, la diminution de 21% du nombre d’heures de vol est à relativiser, 2012 ayant enregistré l’impact positif exceptionnel d’un contrat avec DHL. Il ne s’agit donc « pas d’une chute vertigineuse » : avec 12 400 heures de vol dédiées au transport de fret, la compagnie revient au niveau de 2011.
Le résultat net positif a été enregistré grâce à la poursuite des efforts dans le cadre du plan de restructuration mais aussi grâce à la restructuration de la flotte. Sept appareils ont été retirés (six 737-300QC et un 737-300F) mais quatre ont rejoint ou sont prêts à rejoindre sa flotte. Deux 737-400F ont été introduits au début de l’année et deux 737-700 doivent arriver prochainement, le premier étant attendus pour la semaine prochaine.
2014 s’annonce meilleure
Pour 2014, Europe Airpost s’attend à une stabilisation du secteur cargo à 12 400 heures de vol. Toujours en contrat avec la Poste, qui connaît une baisse de ses activités, Europe Airpost profite du début de reprise du secteur cargo : « le marché frémit, surtout la demande pour les 737-400F et 300F », explique Jean-François Dominiak. Europe Airpost a notamment décroché un contrat de huit semaines avec TNT au début de l’année. Le PDG d’Europe Airpost souligne même qu’« on manque d’avions pour répondre à la demande. »
En ce qui concerne l’activité de passage, une belle croissance de 15% est attendue, d’où l’introduction des deux 737-700. Les engagements des tour-opérateurs ont été plus nombreux et conclus plus tôt que ces dernières années : « 85% du portefeuille est déjà signé. »
Poursuite de la stratégie de diversification
En 2014, Europe Airpost va inaugurer de nouvelles activités. Cet hiver, elle a déjà réalisé des vols entre la Bretagne et Grenoble durant les vacances d’hiver, inaugurant ses vols réguliers et en commercialisation directe. Ces vols-tests sont le prélude au développement de l’activité, qui devrait intervenir cet été avec le lancement de vols réguliers vers Porto au départ de Brest et de Brive, ainsi que vers Halifax au départ de Paris (CDG) via Glasgow.
Par ailleurs, elle a démarré une activité de vols charters haut de gamme. L’un de ses 737-700 peut voir son aménagement cabine modifié en une dizaine d’heures pour abriter 44 sièges de classe affaires et trois de classe économique (pour les accompagnateurs).
Enfin, elle poursuit sa stratégie consistant à dédier des appareils aux tour- opérateurs – notamment deux appareils (basés à Lyon et à Nantes) pour TUI – et à l’activité ACMI, par exemple avec Air Corsica et XL Airways.
Mais tous ces développements restent focalisés sur les marchés de niche. Car Jean-François Dominiak le constate, « il n’y a plus de marché salvateur comme le secteur low-cost. Aujourd’hui, dans le transport aérien, si on ne raisonne pas en termes de niche, on a beaucoup de difficultés, surtout sur le moyen-courrier. » Une stratégie qui semble porter ses fruits.