Dassault Aviation recule. Le constructeur français a lui aussi senti les effets de la crise sur ses résultats en 2008, comme en témoigne son bilan annuel présenté le 19 mars. Il subit principalement le déclin de l’aviation d’affaires dans le monde, la famille Falcon représentant plus de 60% de son chiffre d’affaires.
Le CA a ainsi diminué d’environ 8% et ne s’élève plus qu’à 3,75 milliards d’euros. Le résultat opérationnel a quant à lui perdu 13,7% pour atteindre 434 millions d’euros et le bénéfice net baisse de 2,35% à 373 millions d’euros. La parité euro-dollar continue de peser sur les résultats.
Les Falcon ont connu une activité soutenue jusqu’au troisième trimestre. Depuis, les ventes de ces jets d’affaires ont chuté, le marché des occasions est gelé et les reports voire annulations de livraison se multiplient. L’impact sur 2008 a été très fort : seuls 115 Falcon ont été commandés, contre 212 en 2007. Le constructeur a donc décidé d’ajuster ses cadences de production en février. Celles-ci vont passer de neuf à huit appareils par mois.
L’aviation d’affaires subit en effet une chasse aux sorcières depuis quelques mois, qui n’aide pas les constructeurs à lutter contre la crise. Cessna a dû lancer une campagne pour réhabiliter l’image du secteur en février, après avoir été obligé de réduire de 13% ses effectifs sur le premier trimestre 2009. L’opinion publique aux Etats-Unis n’apprécie pas que les dirigeants d’entreprises renflouées par les fonds publics les utilisent pour entretenir leur flotte de jets privés. Bombardier a également vu son activité de jets d’affaires ralentir considérablement, suffisamment en tout cas pour ralentir ses cadences de production de Challenger et de Learjet de façon à diminuer de 10% ses livraisons en 2009 et se séparer de 1360 employés dans ce domaine. Quant à Eclipse Aviation, il a été placé en liquidation judiciaire en février.
La stabilité structurelle du secteur de la Défense semble également ne pas suffire au constructeur français. Si le livre blanc de la Défense entérine la commande de Rafale de l’Etat français, la loi de programmation militaire prévoit un étalement des livraisons. Dassault a donc indiqué qu’il allait devoir s’attacher à la finalisation de contrats à l’export. Quatorze Rafale ont été livrés en 2008.