Un nouveau pas vers une commande de B787 par Aeroflot a été franchi. Le 9 juin, la compagnie a annoncé avoir signé une lettre d’intention avec Boeing pour acquérir vingt-deux Dreamliners. Un acte confirmé le même jour par le constructeur américain, qui a précisé que le contrat devait encore être finalisé. Aeroflot deviendra alors la seconde compagnie russe à s’engager pour le B787, après S7. Le vice-premier ministre russe Sergueï Ivanov, chargé de l’industrie de défense et de la diversification de l’économie civile, assistait à la cérémonie à Saint-Pétersbourg aux côtés de Valéry Okulov, Président d’Aeroflot, et de Scott Carson, celui de Boeing.
Le contrat final devrait comprendre à la fois la version standard du Dreamliner et sa version allongée, c’est-à-dire des B787-8 et des B787-9. Les appareils, dont les réacteurs n’ont pas encore été choisis, devraient être livrés entre 2014 et 2016, en même temps que les vingt-deux Airbus A350 que la compagnie russe a également commandés. Ils lui permettront de remplacer une partie de sa vieillissante flotte long-courrier.
Ce n’est pas la première fois que ce contrat s’invite dans l’actualité. C’est en revanche la première fois qu’il semble aussi sûr. Il avait en effet annoncé en septembre 2006 par l’un des actionnaires d’Aeroflot, qui avait pris l’initiative de passer commande au nom de la compagnie afin qu’elle ne perde pas ses positions sur la ligne d’assemblage du Dreamliner. Mais, confirmée ni par la compagnie ni par le constructeur, elle était tombée aux oubliettes en raison des tensions qui régnaient entre les Présidents russe et américain Vladimir Poutine et George Bush sur la question de l’entrée de la Russie au sein de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce). Pourtant la situation semble tout aussi compliquée aujourd’hui, alors que les Etats-Unis veulent déployer leur bouclier antimissile en Europe de l’Est.
Accords collatéraux
Le contrat s’est malgré tout accompagné d’un renforcement de la participation de Boeing dans les programmes industriels russes. Le constructeur américain a ainsi signé un accord avec le conglomérat United Aircraft Building Corporation spécifiant que les deux parties allaient mener des études conjointes pour déterminer de nouvelles opportunités de collaboration. Ceci concerne entre autres les études de marché ainsi que le domaine de la recherche et du développement, avec l’utilisation de nouvelles technologies dans les structures des avions civils. La production sera également concernée avec la réduction des coûts et du poids des composants et des structures. Les deux sociétés envisagent également de faire des installations de Komsomolsk-sur-l’Amour un fournisseur de pièces finies en titane.
Mais ces études n’ont pas été nécessaires pour étendre la collaboration de Boeing avec l’une des entités du consortium russe : Sukhoi. Le constructeur américain travaille déjà avec le constructeur civil et militaire sur le programme d’appareil régional russe (RRJ) Superjet 100. Il a en effet endossé un rôle de supervision dans la gestion du programme, l’ingénierie, le marketing, la gestion des fournisseurs et le support client. Celui-ci va être étendu à la formation du personnel navigant technique et de maintenance et aux conseils dans la rédaction de manuels de pilotage et de maintenance qui soient conformes aux standards internationaux. Enfin, Boeing participera également à la gestion et la fourniture de pièces de rechange de l’appareil régional.