L’industriel Saab, fabricant de l’avion de chasse Gripen traverse actuellement une mauvaise période. L’entreprise est en effet accusée de corruption dans plusieurs pays, notamment en République tchèque et en Suisse.
Radio Sweden annonce qu’un enquêteur tchèque est attendu en Suède concernant une éventuelle corruption lors de la vente de Gripen (Saab) à la République tchèque. Il s’agit de savoir si Saab a interféré de quelque manière lors de la conclusion de la vente des avions de chasse. De plus, le procureur suédois dirigeant la cellule anti-corruption Gunnar Stetler envisage de lancer une enquête préliminaire concernant la vente de Gripen en Afrique du Sud.
En Suisse, la Commission de politique et de sécurité du Conseil national a constitué une sous-commission, chargée de vérifier les accusations concernant le choix du Gripen pour remplacer la flotte de Tiger. En effet, un corbeau intitulé « Groupement pour une armée crédible et intègre », vraisemblablement une source interne, aurait envoyé un courrier à des membres du Parlement et à des journalistes, dénonçant des irrégularités et des manipulations. Le quotidien suisse Tages-Anzeiger – qui faisait déjà état en décembre d’un rapport mettant à mal les performances du Gripen – rapporte également que les notes concernant l’avion auraient été changées, afin qu’il atteigne les seuils à minima. De plus, il apparaît que 15 Rafale ou Eurofighter auraient pu effectuer les missions des 22 Gripen commandés, mais que le souhait de l’armée de l’air de tester les performances avant de décider du nombre d’avions n’a pas été respecté. Enfin, le corbeau accuse Saab d’avoir fait une offre directement à Uli Maurer, ministre suisse de la Défense.
Pour rappel, le gouvernement suisse avait décidé le 30 novembre dernier d’acheter les Gripen, au détriment des Eurofighter et des Rafale.
Des soupçons pèsent également sur de précédents deals en Hongrie et en Autriche.