Concernant la deuxième grande thématique, le MCO et l’entraînement des personnels, le général Mercier déplore une « sous-dotation du maintien en condition opérationnelle » dans la dernière LPM et la difficulté à contenir les « coûts de maintien en condition opérationnelle ». Le CEMAA rappelle que l’écart entre les ressources disponibles et les besoins d’entretien des matériels de l’armée de l’Air a atteint 300 millions d’euros pour l’année 2012.
Ce déficit représente un « véritable risque de perte de capacités opérationnelles » selon le général Mercier, et impacte naturellement la formation des personnels. Les pilotes sont les premiers touchés au niveau du volume horaire de formation : 160 heures – voire parfois 120 heures – au lieu de 180 pour les pilotes de chasse, 250 heures au lieu de 400 pour les pilotes d’avions de transport. Le CEMAA souhaite ainsi former les pilotes sur des appareils ayant des frais de fonctionnement moins coûteux que les Rafale ou les Alphajet.
Le maintien de l’activité aérienne est pourtant primordial pour assurer la sécurité et garantir les compétences des aviateurs. Le déficit d’activité par rapport au besoin d’entraînement des équipages sera pourtant de 20% pour l’année 2013. Une situation qui « pourrait devenir critique », même si le contexte d’attente par rapport au prochain Livre Blanc est à prendre en compte.
Pour la Marine nationale, l’amiral Rogel souligne la situation « préoccupante » de la disponibilité des équipements de l’aéronautique navale. L’activité du second semestre 2012 a été réduite de 9%, en raison d’un déficit de financement de 20%. Tout comme son homologue de l’armée de l’Air, le CEMM parle d’un risque d’affaiblissement du potentiel des flottes, en raison du matériel de rechange manquant.
Pour l’armée de Terre, si le CEMAT n’est pas revenu sur la disponibilité des équipements aéroterrestres, il a tout de même souligné que les journées de préparation opérationnelle avaient baissé de 111 jours à 105.
Le CEMA a pour sa part souligné que le budget de fonctionnement avait été réduit de 7,5% entre 2010 et 2012, et que l’activité de préparation opérationnelle avait elle aussi diminué, les trois armées étant 10 à 15% en dessous des normes annuelles définies par la précédente LPM.