Pour son portrait-métier du mois d’avril, le Journal de l’Aviation s’est penché sur la carrière d’un pilote d’hélicoptère au sein de l’armée de l’air, affecté sur une base d’Outre-mer.
Le capitaine Arnaud T. est pilote d’hélicoptère au sein de l’escadron d’hélicoptères d’Outre-mer (EHOM) 00.068, qui opère depuis la BA 367 « Capitaine Massé » de Cayenne-Rochambeau, en Guyane. Fait particulier, il est tout aussi apte à piloter un Puma qu’un Fennec. « La plupart des pilotes de l’escadron sont bi-machines », précise-t-il.
Le jeune pilote a suivi la voie de l’École de l’air, l’EHOM est sa seconde affectation en unité opérationnelle. Interrogé sur sa volonté de devenir pilote d’hélicoptère, le capitaine parle de vocation : « Il y a beaucoup d’intérêt à travailler sur hélicoptère, le travail en équipe est très riche, que ce soit avec des treuillistes ou des tireurs d’élite sur Fennec ou avec l’autre pilote et les deux mecnav (mécaniciens navigants) sur Puma ».
Deux autres éléments rentrent également en ligne de compte, l’appareil en lui-même et la diversité des missions effectuées. Et à cet égard, les pilotes de l’escadron sont plutôt bien servis, comme l’explique le capitaine : « L’hélicoptère est une machine fascinante, surtout sur le territoire guyanais, car c’est LA machine qui est capable de pratiquement tout faire ici. Si on doit aller chercher quelqu’un quelque part, c’est quasiment toujours en hélicoptère, car on est rapidement limité au niveau de la route et des avions ». Le pilote peut tout aussi bien effectuer des missions de police du ciel, de récupération de personnel en détresse, embarquer des spécialistes pour des missions de renseignement, ou encore transporter du fret et du personnel. « On peut très bien décoller le matin en Fennec pour une mission d’interception type MASA (Mesure Active de Sûreté Aérienne, NDLR) et l’après-midi en Puma pour une évacuation sanitaire (EVASAN, NDLR) sur un bateau. »
Existe-t-il du coup une sorte de « journée type » ? Plus ou moins. Ainsi, le planning se répartit entre les missions opérationnelles et l’instruction, les pilotes devant effectuer des remises en qualification de manière très régulière, que ce soit pour le vol de nuit, le treuillage… « Le maintien en qualification est permanent », explique le pilote, qui est lui-même instructeur au sein de l’escadron.
Cependant, le planning opérationnel tel qu’il est défini par l’état-major reste prépondérant, avec les missions programmées type police des pêche, MASA, soutien à la mission Harpie (lutte contre l’orpaillage illégal), surveillance lors des tirs de fusée, etc. « A tout ça on rajoute les alertes, nous avons donc des équipages désignés par roulement. Quand ça part, ça part, c’est le côté impromptu des missions, qui peuvent se déclencher n’importe quand, comme les EVASAN par exemple. »
Ce qui plaît le plus au capitaine, c’est la satisfaction du service rendu. « Quand on va chercher une personne en détresse et qu’on la ramène à bon port à l’hôpital, c’est toujours une satisfaction énorme. » Car l’hélicoptère est souvent le seul moyen à disposition pour effectuer ce type de mission, en raison du relief si particulier de la Guyane. « Ça paraît anodin de jour quand il fait beau, mais de nuit et quand la météo est difficile, loin dans le territoire, ça devient un vrai petit challenge. » La notion de service rendu est présente dans la quasi-totalité des missions de l’escadron : « On apporte toujours notre soutien, qu’on amène de l’eau aux forces au sol ou qu’on extraie des blessés ou qu’on fournisse du renseignement, dans tous les cas on est directement au cœur des opérations, on est utiles en permanence, tous les jours ».
A l’été, le capitaine T. rejoindra la métropole, après trois ans d’affectation sur le territoire guyanais. Il rejoindra la BA 115 d’Orange et le centre d’instruction des équipages d’hélicoptères. Étant déjà instructeur en unité, il pourra passer moniteur et continuer sa mission de formation au profit des jeunes pilotes.