Ryanair est en train de se détacher du modèle low-cost pur qui la caractérise tant. Confrontée à une dépréciation de ses performances et à la concurrence d’easyJet, la compagnie irlandaise a en effet révélé ces dernières semaines une série de mesures destinées à améliorer l’expérience des passagers, travaille au lancement de billets flexibles et s’essaie au recentrage d’une partie de ses opérations autour d’aéroports européens de premier plan.
Vers la reconquête de sa clientèle
Face aux critiques concernant les relations avec ses clients, Ryanair avait commencé par dévoiler une série de mesures destinées à faire remonter la compagnie dans leur estime. La low-cost a ainsi introduit des « vols calmes » (avant 8h et après 21h), durant lesquels les passagers peuvent se reposer sans être dérangés par des offres commerciales.
Les tarifs facturés pour l’impression de la carte d’embarquement à l’aéroport et pour l’enregistrement de bagages ont également diminué. Par ailleurs, davantage de fonctionnalités seront introduites sur le site Internet de la compagnie, facilitant la réservation.
A la conquête de la clientèle d’affaires
Cette amélioration des services était déjà passée pour une révolution. Mais la métamorphose de Ryanair ne s’arrête pas là. Etrangement humble, Michael O’Leary a révélé la semaine dernière que la compagnie allait apprendre du modèle d’easyJet : « Nous pouvons apprendre de ce qu’ils font bien. […] Ils ont fait ce qu’il fallait et nous étions en train de rater quelque chose. »
Ryanair va ainsi lancer des billets flexibles, modifiables jusqu’à la date du voyage. Elle va également assigner les places des passagers à la réservation. Davantage de détails sur ces nouveaux services devraient être dévoilés au premier trimestre 2014.
Vers un retour dans les aéroports majeurs
Ces deux derniers jours ont vu s’esquisser un changement majeur dans le réseau de la low-cost. Les 26 et 27 novembre, Ryanair a en effet annoncé l’ouverture de deux nouvelles bases dans des aéroports qu’elle ne desservait pas : Rome Fiumicino et Bruxelles Zaventem, les aéroports principaux des deux capitales. Actuellement, elle est opérationnelle à Ciampino et Charleroi.
Le projet à Rome a été décrit avec précision par la compagnie : elle souhaite concentrer ses opérations domestiques en Italie autour de l’aéroport principal qu’est Fiumicino – où easyJet, Vueling et Alitalia sont installées – et maintenir ses opérations internationales à Ciampino.
L’attrait des aéroports secondaires risque en effet de s’amoindrir alors que la Commission Européenne cherche à réguler le système des subventions publiques octroyées aux aéroports européens, et dont Ryanair a jusqu’alors largement profité.