La nouvelle American Airlines n’a visiblement pas apprécié l’opposition du département américain de la Justice (DoJ). American Airlines (AA) et US Airways (US) ont répondu à chaque argument avancé par l’institution dans un document déposé à la bourse de New York le 10 septembre.
Les deux partenaires accusent en substance le DoJ d’être inconscient des réalités du transport aérien au 21ème siècle. Elles expliquent que l’institution se base sur une vision dépassée du secteur, qui ne prend pas en compte la force des compagnies low-cost. Elles ont rappelé que Southwest Airlines était la première compagnie domestique du pays – transportant plus de passagers qu’AA et US réunies –, que JetBlue et Spirit gagnaient chaque jour davantage de parts de marché et que les low-cost s’accaparaient désormais 40% des parts du marché domestique américain.
Elles dénoncent également l’inconstance du DoJ puisqu’il a approuvé les fusions de Delta et Northwest en 2008 puis de United et Continental en 2010 alors qu’elles présentaient les mêmes problématiques que celle envisagée par AA et US. La nouvelle American estime en effet qu’elle sera bénéfique pour les consommateurs et ne résultera pas en un affaiblissement de la concurrence, contrairement à ce qu’affirme le DoJ.
Ainsi, American Airlines souligne que sur la moitié des mille lignes pointées du doigt par le DoJ, AA ou US transportent moins de 10% des passagers. Par ailleurs, après la fusion, près de 90% des passagers continueraient d’avoir le choix entre au moins trois compagnies, et 85% pourraient toujours emprunter une low-cost. Elle conclut que l’industrie du transport aérien est « intensément concurrentielle aujourd’hui et le resterait après la transaction. »
« La dure réalité est qu’American a perdu 10,3 milliards de dollars ces douze dernières années et US Airways 3,4 milliards. US Airways a fait faillite deux fois sur cette période et aurait été liquidée sans la fusion avec America West Airlines. American a fait faillite en novembre 2011, perdu 1,9 milliard de dollars en 2012 et reste en faillite aujourd’hui. Bloquer la fusion ne renforcerait pas la concurrence, cela prolongerait cette crise au détriment des passagers, des employés d’American et US Airways et des communautés qu’elles desservent. »
L’audition du juge au sujet de la plainte du DoJ s’ouvrira le 25 novembre.
