L’Union Européenne nettoie ses aéroports. La liste noire des vingt-cinq pays membres a été communiquée le 22 mars par le commissaire européen aux Transports Jacques Barrot. 92 compagnies seront bannies des aéroports européens à partir du 25 mars. La liste sera publiée la veille dans le Journal Officiel et consultable sur le site de l’UE.
Les compagnies africaines se trouvent en plein dans la ligne de mire et occupent la plupart des cases du tableau. Elles sont au nombre de 85. La République Démocratique du Congo (RDC) totalise à elle seule cinquante compagnies interdites. Le Sierra Leone en compte treize, la Guinée Equatoriale onze, le Swaziland six, le Libéria trois, les Comores et le Rwanda une. En Asie, deux compagnies du Kirghizistan, deux du Kazakhstan et une en Afghanistan (Ariana Afghan Airlines), en Thaïlande et en Corée du Nord sont listées parmi les indésirables.
Mais cette liste n’est pas totalement manichéenne et comporte des statuts hybrides. Buraq Air de Libye par exemple est également persona non grata mais l’un de ses appareils peut tout de même se poser sur le territoire de l’Union, un turbopropulseur régional Let L-410. Deux autres compagnies sont concernées par ces aménagements, l’une de RDC, l’autre du Bangladesh.
Cette liste noire a été élaborée à partir des propositions de chaque pays ayant émis ses propres restrictions. Ainsi, les quatre compagnies présentes sur la liste de la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile) sont mentionnées dans celle de l’UE : Phuket Airlines (Thaïlande), Air Kyoro (Corée du Nord), Air Comores et International Air Services (Libéria).
La Commission Européenne s’est surtout basée sur des critères de sécurité, comme l’utilisation d’appareils mal entretenus, vétustes, obsolètes, ou l’incapacité de remédier aux problèmes de sécurité relevés. Les observations ayant menées au ban d’une compagnie ont été réalisées dans les aéroports européens.
Cette liste s’est imposée à la suite de la série de catastrophes aériennes de l’été 2005 et de la méfiance des passagers qui s’en est suivie. Elaborée par la Commission avec la collaboration de tous ses pays membres, elle se substitue aux listes nationales. Elle sera remise à jour à chaque fois qu’il le faudra et au minimum tous les trimestres.