Les ambitions françaises d’Emirates ne faiblissent pas. Thierry de Bailleul, le directeur France de la compagnie, a fait le point le 17 décembre sur les développements prévus dans l’Hexagone en 2014.
Au sujet des droits de trafic supplémentaires que la compagnie a demandés, il a indiqué que « pour l’instant, il n’y a pas de réponse favorable » de la part des autorités françaises. Emirates souhaite en effet obtenir deux fréquences supplémentaires à Lyon pour passer en quotidien et de nouveaux droits pour desservir une nouvelle destination en province, Toulouse, Marseille et Bordeaux étant envisagés. Pourtant, Emirates a constaté « une poussée de la demande, surtout au départ de la province. »
C’est pourquoi la compagnie va tout de même augmenter ses capacités de 5% en France, en affectant des modules plus importants à ses dessertes.
Aujourd’hui, deux vols quotidiens Dubaï – Paris CDG sont réalisés en A380 et la troisième fréquence est assurée (six fois par semaine) en 777-300ER. A partir de juin 2014, elle accueillera elle aussi l’A380. Par ailleurs, l’A340-500 actuellement affecté à la desserte de Lyon sera remplacé par un Triple Sept au mois de février. Enfin, un 777 de plus grande capacité sera placé sur Nice (déjà desservie en 777).
Emirates a en effet constaté que l’augmentation des capacités entre 2012 et 2013 avait été suivie par la clientèle. Thierry de Bailleul a souligné que le coefficient de remplissage était en moyenne de 80% sur les vols au départ de la province et de 72% à Paris. Il considère ce remplissage tout à fait « correct » et rappelle qu’en période de pointe, la compagnie était obligée de refuser des passagers potentiels. Il a également indiqué que la croissance du trafic vers la France s’était située entre 15 et 20% en 2013 et estime que, d’ici six mois, Emirates aura gagné sept à huit points de remplissage sur CDG. D’où le choix du troisième A380.
Désireux de rassurer sur le rôle d’Emirates et rappelant que la compagnie contribuait à hauteur de 200 millions d’euros à la balance commerciale française, Thierry de Bailleul a déclaré : « non seulement on ne détruit pas de la valeur, mais on en crée. »
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Thierry de Bailleul a réagi à un communiqué de presse du SNPL publié le 16 décembre, dans lequel le syndicat des pilotes s’oppose à l’attribution de droits de trafic supplémentaires aux compagnies du Golfe, en évoquant « un tissu de contre-vérités ». Le SNPL accuse ces compagnies d’être « très largement subventionnées par leurs Etats (infrastructures pharaoniques gratuites, taxes et redevances réduites à un niveau purement symbolique, financement de leurs achats d’avions à des conditions exceptionnelles…) ». Ce à quoi Thierry de Bailleul répond : « Emirates n’est pas, j’insiste, une compagnie subventionnée. Elle finance son développement avec ses bénéfices. » Il a poursuivi en expliquant que si la compagnie avait (presque) toujours été bénéficiaire, cela était dû à sa gestion rigoureuse. Par ailleurs, elle ne « bénéficie pas de protection particulière, […] elle achète son pétrole au prix du marché à Singapour et est soumise aux fluctuations comme ses concurrente. » Et si « les aéroports pratiquent des redevances modiques, toutes les compagnies en profitent. » Enfin, elle n’a aucune garantie de la part de l’Etat lorsqu’elle achète des avions et choisit ses modèles en toute indépendance. Le SNPL met également en cause les conditions sociales des employés des compagnies du Golfe. Emirates souligne quant à elle que ses employés bénéficient d’une couverture sociale et constate une « énorme demande » pour travailler en son sein, aussi bien aux Emirats qu’ailleurs. Aujourd’hui, la compagnie du Dubaï emploie notamment plus de 700 Français, dont cent sont basés en France et 74 pilotes. |
