Les riverains des aéroports ne diront pas le contraire, le transport aérien affecte considérablement la qualité de leur air. Si toutes les améliorations apportées par les constructeurs, motoristes et compagnies ont réduit la proportion d’émissions de CO2 et d’hydrocarbures imbrûlés émis par l’aviation, les réacteurs restent les plus gros producteurs de NOx sur une plateforme. En Allemagne, la « Luftverkehr Initiative » (initiative du transport aérien) a décidé de sensibiliser tous les acteurs au problème en créant une taxe sur les émissions de NOx des appareils.
Celle-ci sera instaurée le 1er janvier dans les aéroports de Munich et Francfort (photo)pour un test de trois ans. S’intégrant aux taxes de décollage et d’atterrissage actuellement en vigueur, elle sera indexée sur les émissions de chaque appareil et se montera à 3 euros par kilogramme de NOx rejeté. En revanche, pour ne pas grever la compétitivité du transport allemand, cette nouvelle redevance sera compensée par une baisse de celle sur la masse au décollage.
La « Luftverkehr Initiative » espère ainsi encourager les compagnies à utiliser les appareils les moins polluants possibles et envoyer un signal aux constructeurs afin qu’ils accélèrent leurs recherches. Cette mesure est une nouvelle étape vers l’amélioration de la qualité de l’air autour des aéroports, déjà recherchée par les innovations technologiques, l’optimisation des infrastructures et de leur utilisation.
Cette initiative a été lancée par la compagnie aérienne allemande Lufthansa, Fraport, l’aéroport de Munich et la deutsche Flugsicherung (la sécurité aérienne allemande). D’autres aéroports prennent déjà en compte les émissions des appareils dans le calcul de leur redevances, comme Londres, Stockholm, Zurich, Genève et Bâle/Mulhouse).