« Beaucoup de compagnies ne passent pas ce cap des dix ans. Nous le passons avec bonheur », a déclaré Jean-Paul Dubreuil le 11 décembre. Le président du Conseil de Surveillance d’Air Caraïbes fêtait le dixième anniversaire des vols transatlantiques de la compagnie, lancés le 12 décembre 2003. L’occasion de revenir sur le succès de la compagnie.
Une croissance continue sur dix ans
En 2003, la faillite d’Air Lib ne laissait que deux acteurs sur le réseau Paris – Antilles. Après plusieurs mois passés à rechercher un partenaire capable d’aider Air Caraïbes à se positionner sur ce secteur, la petite compagnie régionale d’outre-mer décide de se lancer seule, avec un A330-200 en leasing.
Dix ans plus tard, elle annonce qu’elle publiera un chiffre d’affaires de 351 millions d’euros (multiplié par 8,5 par rapport à 2003) et qu’elle sera l’une des rares compagnies bénéficiaires en France. Ses prévisions font également état de 840 000 passagers transportés sur les lignes long-courrier, le triple d’il y a dix ans. Quant à sa part de marché, elle a doublé, passant de 14 à 28%.
Le réseau a lui aussi triplé. Alors qu’elle ne desservait que Pointe-à-Pitre et Fort-de-France au départ d’Orly en 2003, elle a ajouté Cayenne en 2008, Port-au-Prince et Saint-Martin en 2009 et Saint Domingue en 2012.
Portée par une croissance de 6% du trafic entre les Caraïbes et la métropole, l’offre d’Air Caraïbes augmentera de 4% en moyenne en 2014. En ce qui concerne la part de marché dans les années à venir, Marc Rochet, le président du directoire de la compagnie explique qu’il existe deux possibilités : soit l’augmentation du trafic se poursuit au même rythme et dans ce cas Air Caraïbes vise une part de marché de 30%, soit l’augmentation ralentit à 1% ou 2% et la compagnie tentera de détourner les clients de ses concurrentes pour atteindre une part de marché de 32% ou 33%.
L’A330, grand atout d’Air Caraïbes
Jean-Paul Dubreuil a plusieurs fois souligné l’importance de l’A330 dans le succès de la compagnie. Il a remercié Airbus d’avoir refusé, à l’époque, de lui louer les A340 qu’il désirait et de l’avoir ainsi obligé à se tourner vers ILFC, qui lui a proposé l’A330. Bien que le biréacteur ait apporté de réelles contraintes au départ en termes de plan de vol, « c’est un bon avion ». Jean-Paul Dubreuil estime qu’avec l’augmentation des prix du carburant, les coûts d’exploitation auraient explosés si la flotte avait été composée d’A340.
Le carburant étant « le point central de réduction de coûts », la compagnie a décidé de renouveler sa flotte. Désireuse d’être à l’avant-garde, elle a misé sur l’A350, dont elle a commandé six exemplaires : trois A350-900 acquis en leasing auprès d’ILFC livrables à partir de 2016 et trois A350-1000 en propriété livrables à partir de 2020. Non seulement, ils permettront une réduction de la consommation de 25% mais aussi une augmentation des capacités de 40% – grâce à la présence d’un appareil supplémentaire (la flotte actuelle compte cinq A330) et à une capacité accrue de chaque appareil.
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Marc Rochet est revenu sur l’arrivée d’XL Airways sur les liaisons vers les Antilles. Loin d’être inquiétante pour la compagnie, elle « a dynamisé le marché », portant la croissance du trafic à 6% entre Paris et Pointe-à-Pitre et Fort-de-France. Marc Rochet a en effet expliqué que les Antillais voyageaient beaucoup, que les Antilles étaient redevenues dynamiques sur le plan touristique et qu’il y avait eu une stimulation par le prix. Avec l’arrivée de cette nouvelle concurrente, Air Caraïbes « n’a pas perdu en part de marché ». Au contraire, elle n’a pas constaté de « baisse de prix en période de pointe » et si elle « a baissé ses prix en période creuse, elle a gagné en volume. » Elle est donc optimiste pour 2014. |
