Dans le contexte actuel de pénurie de profils qualifiés dans l’aéronautique, le système de partage d’alternants est un très bon moyen pour les donneurs d’ordre de venir en aide à leurs sous-traitants de deuxième et troisième rang.
Trouver une solution aux problèmes de recrutement rencontrés par la chaine de fournisseurs de l’industrie aéronautique, tel est le premier objectif du dispositif de partage d’alternants mis en place en 2012 par le GIFAS avec le soutien de l’État. Encore dans une « phase d’expérimentation », comme l’explique le directeur des Affaires sociales du groupement, Claude Bresson, ce dispositif n’est aujourd’hui adopté que par un petit nombre de grands industriels du secteur, à l’image d’Airbus et d’autres filiales d’EADS, Thales ou encore Safran. Le motoriste français, dont le PDG Jean-Paul Herteman était jusqu’à juillet 2013 président du GIFAS, a été le premier à « partager » ses alternants avec ses partenaires industriels.
Une fois chez le sous-traitant, l’apprenti, qui est formé sur les métiers de l’entreprise, est encadré par un maitre d’apprentissage. Sa rémunération doit être prise en charge par le donneur d’ordre et la PME, selon les dispositions du décret. Toutefois, le donneur d’ordre prend généralement tous les frais en charge afin d’alléger au maximum son sous-traitant, indique Claude Bresson. Un alternant peut intégrer au maximum deux PME au cours d’un même contrat.
Les apprentis sont formés sur des postes d’ouvriers et de compagnons (chaudronnier, soudeur aéronautique, opérateur commande numérique, tourneur-fraiseur, ébarbeur-ébavureur, mécanicien aéronautique, ajusteur-monteur…), des profils particulièrement en tension et donc très recherchés par les recruteurs.
À ce jour, une dizaine d’apprentis bénéficient de ce dispositif. C’est très peu, mais Claude Bresson est conscient qu’« il s’agit d’un dispositif très compliqué à mettre en place. Il nous faut encore du temps pour convaincre les donneurs d’ordre et les PME de l’utilité de ce projet ».
En plus d’aider les PME à trouver des talents, ce dispositif présente également de nombreux avantages pour l’apprenti, qui peut diversifier sa formation dans deux environnements de travail différents et découvrir des métiers qu’il n’aurait jamais connus dans une grande structure. « Le suivi de l’apprenti est plus personnalisé dans une petite structure », souligne Claude Bresson.
