Eurocopter est sur les traces d’Airbus : 2008 a été une très bonne année mais sa vision de 2009 est floue et prudente. Le constructeur d’hélicoptères a présenté son bilan et ses prévisions le 20 janvier. Le chiffre d’affaires a augmenté, les livraisons également mais les prises de commandes commencent à diminuer.
Les revenus d’Eurocopter ont en effet augmenté de 7,5% à 4,5 milliards d’euros. Les livraisons ont de leur côté crû de 20% et 588 hélicoptères ont été livrés. Cependant, les prises de commandes ont ralenti de 11% : elles n’ont porté que sur 715 appareils, d’une valeur de 4,9 milliards d’euros. Les familles qui rencontrent le plus de succès ne varient pas d’une année sur l’autre : il s’agit toujours de la famille Ecureuil/Fennec (AS350/355 et EC130) et de l’EC135.
Selon Lutz Bertling, le Président d’Eurocopter, la baisse des ventes ne fait que commencer. Elle devrait se poursuivre et s’intensifier en 2009 : environ 450 appareils devraient être commandés. En revanche, le niveau des livraisons devrait se maintenir aux environs de 550 à 580 hélicoptères.
La vulnérabilité d’Eurocopter se situe au niveau des possibles annulations commerciales, qui pourront notamment être les conséquences de la réduction du train de vie des VIP avec la crise financière. Or, ces VIP constituent 20% des commandes civiles, qui elles-mêmes représentent plus de la moitié du chiffre d’affaires et des prises de commandes du constructeur.
Toutefois, Eurocopter reste moins exposé qu’Airbus, ainsi que l’avait déjà révélé Louis Gallois, le Président d’EADS la semaine dernière. Les contrats militaires et publics, traditionnellement plus stables, représentent en effet une importante partie des activités. Mais la grande force d’Eurocopter – et ce qui va en partie le protéger du ralentissement économique – est le poids de ses activités de support et de services, dont ses clients ne peuvent pas se passer. Le constructeur l’a bien compris et veut les développer de façon à ce qu’elles atteignent 50% de son chiffre d’affaires. Aujourd’hui, elles en représentent 32%.