Cetim Maroc, la plus importante filiale à l’international du Cetim (Centre technique des industries mécaniques), vient de doubler ses capacités avec l’inauguration d’un nouveau bâtiment de 3000 m2 situé dans la zone industrielle Aéropole de Nouaceur, en bordure de l’aéroport international Mohammed V de Casablanca.
La cérémonie d’inauguration des nouvelles installations s’est déroulée le 23 avril dernier, avec la présence notable d’Emmanuel Vielliard, président du conseil d’administration du Cetim, de Karim Cheikh, directeur général de Cetim Maroc Développement, de Ludovic Molliex, directeur matériaux et procédés du groupe Safran ainsi que des anciens ministres de l’Industrie français et marocain Luc Chatel et Ahmed Réda Chami, qui ont participé au lancement et au développement du projet de coopération.
Le nouveau bâtiment de deux étages, entièrement dédié aux activités de caractérisation métallurgique ainsi qu’aux essais mécaniques, a nécessité un investissement de l’ordre de 6 millions d’euros, principalement lié à l’acquisition d’équipements de pointe. Cet investissement a notamment été rendu possible grâce à la reconduction pour cinq ans d’un contrat avec le motoriste Snecma pour la famille CFM56 l’année dernière. Safran est le plus important client-partenaire de Cetim Maroc.
Les nouvelles installations disposent d’importants moyens techniques permettant d’analyser les métaux (préparation d’états de surface, échantillonnage, cartographie au microscope, analyse chimique sous hotte, microscope à balayage électronique …) ainsi que de nombreuses machines d’essais mécaniques pouvant travailler à température ambiante ou à très haute température (machines de fatigue LCF et HCF, fluage, traction, ténacité-fissuration). Salah Darkaoui, directeur Production chez Cetim Maroc nous a précisé que certains essais pouvaient durer plus d’un mois.

Le laboratoire de Microscopie électronique à balayage
Cetim Maroc réalise notamment des essais sur des éprouvettes liées à des parties critiques de réacteurs (anneaux de turbine basse pression, arbres, joints labyrinthe…) mais aussi pour des pièces de train d’atterrissage ou des éléments de structure avion afin de suivre leurs propriétés mécaniques au fur et à mesure de leur vie. Cette activité de « testing » permet également de valider et de surveiller les défauts pouvant apparaître en production, notamment au niveau du forgeage. Cetim Maroc est par ailleurs raccordé au réseau COFRAC et possède les Qualifications Safran, Airbus et Ratier Figeac.
Le chiffre d’affaires de Cetim Maroc a connu une progression constante depuis le lancement des activités il y a cinq ans (+63%), pour atteindre les 6 millions d’euros l’année dernière. La structure emploie aujourd’hui une soixantaine de personnes hautement qualifiées, pratiquement à parité hommes/femmes (45/55) et issues des meilleures formations scientifiques marocaines, à l’instar de l’École Nationale Supérieure des Mines de Rabat.
Pour Emmanuel Vielliard, le Cetim Maroc n’est pas un laboratoire « hors-sol » et dispose « de moyens d’essais uniques en Afrique du Nord et même en Europe ». La filiale marocaine du Cetim possède déjà de nombreux clients dans le royaume comme l’Office National des Chemins de Fer (ONCF) avec lequel il collabore notamment sur le chantier du futur TGV, ou encore la société de raffinage SAMIR.
Mais le développement du secteur de l’industrie aéronautique, qui connaît un véritable boom ces dernières années au Maroc avec l’implantation de sociétés comme Aircelle, Bombardier et bientôt LH aviation, est aussi un véritable axe de développement pour la filiale marocaine du Cetim, selon Karim Cheikh. « Nous allons ainsi offrir nos services à l’ensemble du cluster aéronautique marocain » a-t-il déclaré.
La réussite de la création de Cetim Maroc sera également une véritable « vitrine de l’internationalisation du Cetim » a annoncé Emmanuel Vielliard ajoutant que « le Cetim allait bientôt s’implanter dans d’autres régions du monde ». Un nouveau projet visant à accompagner un grand groupe aéronautique européen en Asie du Sud-Est pourrait ainsi bientôt voir le jour. À suivre…

Les machines du laboratoire d’essais fluage

Le laboratoire de fatigue LCF