C’est aujourd’hui que Louis Gallois, à la tête du groupe européen d’aéronautique depuis 2006, cède les reines de l’entreprise à Thomas Enders, PDG d’Airbus.
Louis Gallois quitte EADS au moment où le groupe affiche de bons résultats financiers, notamment grâce à Airbus qui représente 65 % de son activité. L’homme de 68 ans, quittera son poste sans prime, ni retraite chapeau, puisqu’il juge largement suffisante sa retraite annuelle de près de 307 000 euros, dont 207 000 au titre de son mandat au sein d’EADS.
Au jeu des chaises musicales, Fabrice Brégier succède à Thomas Enders à la tête d’Airbus, tandis qu’Arnaud Lagardère remplace Bodo Uebber à la présidence du conseil du groupe. Fabrice Brégier lui-même est remplacé par Günter Butschek au poste de directeur général d’Airbus.
Considéré comme étant à l’opposé de Louis Gallois tant sur le caractère que sur la manière de diriger, Tom Enders prend officiellement les commandes d’EADS conformément à un accord signé en 2007 entre la France et l’Allemagne. Il connait bien cette fonction, puisqu’avant d’accéder à la tête d’Airbus en août 2007, il avait codirigé de 2005 à 2007 le groupe aéronautique européen avec Noël Forgeard.
Âgé de 53 ans, Tom Enders a commencé sa carrière en 1982 comme assistant au sein du Parlement fédéral allemand. Par la suite, il a été associé de recherche à la Fondation Konrad Adenauer à Saint-Augustin, puis au Conseil allemand des Affaires étrangères à Bonn et à l’Institut international d’études stratégiques de Londres. De 1989 à 1991, il fut membre du personnel de planification du ministère allemand de la Défense à Bonn. Il entame ensuite une carrière dans l’industrie aéronautique en rejoignant MBB / Dasa en 1991. Il y occupera divers postes, notamment celui de directeur du développement et de la technologie de Dasa.
Père de 4 fils, Tom Enders a suivi des études d’économie, de sciences politiques et d’histoire à l’Université de Bonn et à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA). Il est titulaire d’un doctorat en sciences politiques de l’Université de Bonn et d’une licence de pilote privé (PPL) pour les hélicoptères.
Durant son nouveau mandat, ce charismatique homme d’affaires aura à gérer plusieurs dossiers, dont celui des cadences de productions, ou encore du programme du futur long-courrier A350 XWB. Il aura également à rééquilibrer les activités de défense du groupe. Il se donne trois mois pour établir une stratégie.