Les pièces électroniques de contrefaçons en provenance de Chine qui équipent certains avions américains font l’objet d’un nouveau rapport du Comité des forces armées du Sénat. Celui-ci publie en effet un document d’une centaine de pages pour mettre à plat les tenants et aboutissants de cette histoire ahurissante.
Le Comité des forces armées du Sénat présente huit conclusions de ce rapport.
Sur la source des contrefaçons : La Chine est le principal producteur de pièces électroniques de contrefaçons ; Le gouvernement chinois s’est révélé inapte à arrêter les opérations de contrefaçons sur son territoire. De plus, des visas ont été refusés à des membres de l’administration américaine concernant une visite nécessaire à l’enquête.
Sur les actions du Département de la Défense (DOD) pour lutter contre la contrefaçon : Il manque au DOD beaucoup d’informations sur l’étendue et l’impact de ces pièces de contrefaçon sur le système de défense ; Ces pièces peuvent compromettre les performances et la fiabilité des appareils concernés, il existe un risque pour la sécurité nationale et les militaires qui utilisent les appareils ; Les contribuables ne devraient pas avoir à payer pour l’incapacité des industriels et des avionneurs à détecter les pièces de contrefaçon.
Sur l’industrie de Défense : Il y a trop de sous-traitance, ce qui est susceptible d’accentuer les risques de pièces de contrefaçons ; Les faiblesses techniques des tests ne permettent pas de tout détecter ; Les industriels omettent parfois de signaler des problèmes ou des soupçons, ce qui peut augmenter les risques pour la sécurité nationale et celle des troupes armées. Dans le cas du P-8A Poseidon, Boeing n’a par exemple rien transmis à l’US Navy, jusqu’à ce que le Comité des forces armées du Sénat se saisisse du dossier.
Le Government of Accountability Office (GAO), organisme indépendant travaillant pour le congrès, avait mené l’enquête suite à une demande du Comité des forces armées. Une société fictive avait été créée, pour débusquer les revendeurs de pièces contrefaites. Les résultats dévoilés à la fin du mois de mars étaient saisissants : sur 16 pièces commandées, toutes étaient des contrefaçons. Le travail conjoint du comité et du GaO a permis de repérer plus de 1800 cas suspects de contrefaçons, soit plus d’un million de pièces au total. 70% sont issues de l’industrie chinoise.
Sont notamment concernés par la contrefaçon, des pièces de C130J Hercules, P-8A Poseidon, C-27J Spartan, CH-46, SH-60B.
Les objectifs fixés par le Comité des forces armées du Sénat sont les suivants : Eviter que de futurs pièces de contrefaçons se retrouvent dans les chaînes d’approvisionnement et de logistique en augmentant les contrôles ; réduire les risques d’acquisition de contrefaçon en s’assurant de la fiabilité des fournisseurs ; supprimer les contrefaçons dès qu’elles sont détectées, avant leur assemblage sur des appareils du DOD et établir des procédures de contrôle plus poussées ; augmenter la transparence de ce marché en fournissant des rapports écrits au gouvernement ; renforcer la motivation à détecter les pièces de contrefaçon en s’assurant que les coûts de remplacement seront assurés par l’industriel et non par le gouvernement.