Le CEREN a confirmé la pertinence de l’A400M pour soutenir les opérations de lutte contre les incendies. Le Centre d’essais et de recherche de l’Entente-Valabre a en effet conduit en avril dernier une série d’essais de largage de retardant sur l’aéroport de Nîmes-Garons, depuis un A400M équipé d’un kit de lutte contre les incendies développé par Airbus Defence and Space. Le rapport de cette évaluation indépendante, qui devait mesurer l’impact de ce type de largage sur un feu, vient d’être rendu.
Intervenant dans le cadre d’une rencontre avec l’Association des journalistes professionnels de l’aéronautique et de l’espace (AJPAE), Olivier Chalvet, chargé des missions feux de forêt chez Airbus Defence and Space, a expliqué le 26 juin que la campagne de validation avait occasionné neuf vols sur dix jours. Certains d’entre eux ont été effectués à une altitude de 100 pieds et une vitesse de 125 nœuds. Le CEREN a réalisé des tests de type « grille de coupelles », qui consistent à installer des dispositifs au sol permettant d’y étudier la répartition et la concentration du retardant. Il a pu constater que « les lignes de retardant étaient propres et homogènes sur une centaine de mètres », rapporte Olivier Chalvet.
Le kit de lutte contre les incendies Roll-on/Roll-off d’Airbus Defence and Space a l’avantage de ne nécessiter aucune modification de l’appareil dans lequel il est chargé. Installé en soute et équipé de réservoirs pouvant être remplis en moins de 10 minutes, il permet donc à un appareil réquisitionné pour une mission anti feu d’être disponible rapidement, d’autant que les capacités de l’A400M lui permettent d’opérer notamment sur des pistes courtes donc de se rapprocher des sites d’opération. Il peut ensuite déverser par gravité jusqu’à 20 tonnes de retardant par la rampe arrière, ceci en dix secondes.
Olivier Chalvet souligne que la priorité du kit est vraiment le largage de retardant et non pas d’eau, même si l’appareil a également cette capacité. L’efficacité du largage d’eau est en effet en partie due à l’effet de souffle créé par un largage quasi instantané (en moins de deux secondes sur un avion bombardier d’eau), tandis que l’A400M présentera un effet de dispersion plus important, qui se prête davantage à l’épandage de retardant.
Olivier Chalvet précise également que l’A400M ne sera jamais un moyen dédié de lutte contre les incendies en France mais plutôt un renfort ponctuel, dont l’utilisation sera déterminée conjointement par la Sécurité civile et l’Armée de l’air, en fonction de la disponibilité des appareils et des autres moyens déjà engagés sur un incendie. Les kits d’Airbus Defense and Space peuvent en revanche être acquis indifféremment par l’armée ou la sécurité civile.