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Le Journal de l'Aviation » Industrie aéronautique » Les défis du MCO à bord du Charles de Gaulle

Les défis du MCO à bord du Charles de Gaulle

Helen Chachaty Helen Chachaty
18 mars 2016
dans Défense & Espace
© Helen Chachaty / Le Journal de l'Aviation - Tous droits réservés

© Helen Chachaty / Le Journal de l'Aviation - Tous droits réservés

Deux hangars, plusieurs ascenseurs, un banc d’essai moteur M88, près de 4 600m2 sont réservés à la maintenance des aéronefs du porte-avions Charles de Gaulle. Un défi constant pour les 530 techniciens aéronautiques qui oeuvrent jour et nuit, quasiment 24h/24, pour réviser, réparer et régénérer les deux E-2C Hawkeye, les 18 Rafale, les huit Super Étendard Modernisés, les deux Dauphin et l’Alouette III embarqués sur le porte-avions.

« J’ai deux gros objectifs quand je suis à bord », présente le capitaine de frégate Loïs, commandant adjoint soutien technique aéronautique du porte-avions, « c’est d’être capable de durer longtemps, de pouvoir régénérer le potentiel d’entretien et la disponibilité, mais aussi de délivrer la puissance de feu ». Sa responsabilité concerne donc toute la dimension réparation et entretien des avions dans le hangar, mais aussi sur le pont d’envol et dans les ateliers, ainsi que la gestion des munitions, stockage, délivrance, pose sur avion.

Pour assurer la disponibilité technique des avions en mer, plusieurs paramètres entrent en ligne de compte, en particulier la gestion des stocks. Pour cette dernière, le commandant Loïs met l’accent sur une bonne préparation en amont du déploiement, afin de partir avec un stock bien dimensionné de pièces de rechange. « C’est le gage de mon autonomie, on est partis de manière assez robuste, je ne peux pas me permettre d’être juste en pièces vu le niveau de pontées par jour », détaille-t-il. Avec 40 000 références, un million de rechanges, douze réacteurs M88, le porte-avions est parti de Toulon avec la majeure partie de l’équipement nécessaire au maintien en condition opérationnelle (MCO) des aéronefs du groupe aérien embarqué. « En termes de chiffres, 88% des demandes qui ont été faites par les ateliers ou les flottilles ont été honorées en interne, grâce au stock embarqué », constate l’adjoint au soutien technique aéronautique, qui ajoute que les calculs de dimensionnement sont effectués grâce à des statistiques, des consommations globales lissées, mais aussi grâce aux retours d’expérience des précédents déploiements qui permettent de faire des ajustements.

Cependant, malgré un million de rechanges, qui vont de la goupille au réacteur, il peut arriver qu’il manque parfois du matériel. Dans ces cas-là, « tous les moyens sont bons », déclare le commandant Loïs : « Ravitaillement à la mer, escales, hélicoptères, on profite de toute une structure de logistique opérationnelle pour assurer l’acheminement des pièces ». La demande remonte à l’état-major embarqué, qui gère l’ensemble de la logistique du groupe aéronaval, elle est ensuite transmise à la SIMMAD (Structure intégrée du maintien en condition opérationnel des matériels aéronautiques du ministère de la défense), qui est « gestionnaire de biens » et se charge de la coordination des mouvements de matériels, notamment avec le CSOA (Centre de soutien des opérations et des acheminements). L’urgence opérationnelle est prise en compte, comme le confie le commandant Loïs : « c’est le gestionnaire qui décide la priorité, mais le choix est rapidement fait entre du matériel pour l’entraînement ou du vol opérationnel sur le porte-avions ». Lors de notre passage sur le porte-avions, le transfert à bord du NH90 de la FDA Chevalier Paul a par exemple permis d’acheminer du matériel pour l’une des flottilles Rafale, tandis qu’un ravitaillement à la mer deux jours plus tard a également été l’occasion de faire passer des pièces de rechange, mais aussi du carburant pour les avions. Au total, ce sont près de 600 matériels qui ont été ravitaillés, soit 29 tonnes ou 155 m3.


© Helen Chachaty / Le Journal de l’Aviation – tous droits réservés

Comme le décrit le chef du service technique de la flottille 12F, « la logistique c’est un combat de tous les instants. Quand on est au milieu du Golfe, c’est juste primordial, car c’est ça qui va faire qu’un avion vole ou pas ». Le chef du service technique de la flottille 17F précise que ce ne sont pas uniquement des moyens français qui sont mis à disposition. Il évoque notamment le cas d’une « grosse maintenance » suite à une fuite hydraulique sur SEM, qui a nécessité le transport de près de deux tonnes de matériel à terre par des C-2 Greyhound et des hélicoptères de l’US Navy, en complément des moyens du groupe aéronaval. « Le plus gros défi ça a été la logistique, ça a pris une grosse semaine, mais une fois que toute l’équipe technique était sur place, il y en a eu pour deux jours et demi de travail. »

Cette organisation en termes de logistique et de gestion des stocks a pour conséquence d’avoir pu assurer un taux de disponibilité technique relativement important, de l’ordre de 91/92% pour les Rafale, 88% pour les SEM et 85% pour les E-2C Hawkeye. Au sein de la 17F, on affine ces chiffres en précisant que le taux de disponibilité à huit heures était de 91/92%, en incluant les avions qui seront disponibles dans les six heures. Une moyenne lissée sur la journée fait état d’un taux plus proche de 75%. De bons chiffres qui s’expliquent par plusieurs facteurs : la logistique, la proximité et le travail quasiment continu. « Ce n’est pas une prouesse du porte-avions d’avoir une aussi forte disponibilité par rapport à la vie à terre, c’est parce qu’on travaille H24 et 7 jours sur 7. Il y a tout le temps des dépanneurs qui vont régénérer ces matériels », détaille le CF Loïs.

Les équipes techniques fonctionnent en « bordées » et se relaient de manière quasiment continue, toujours dans l’objectif d’aligner le plus d’avions possibles sur le pont d’envol. « On essaye de finir les travaux le plus tôt possible, si on a fini à 21h on a de la chance, mais le plus souvent on pouvait aussi finir sur les coups de 2-3 heures du matin, tout dépend de la cadence des opérations. C’est sûr que si les vols se terminent à 23h, ça laisse moins de temps pour préparer la pontée du 8h du lendemain », énonce le commandant Loïs. Un dialogue quotidien avec le commandant adjoint opérations permet ainsi de faire coïncider autant que faire se peut les besoins opérationnels et les impératifs de maintenance.

Les pannes rencontrées sont traitées dès le retour de l’avion. « Le pilote se pose, déclare ses pannes, on en découvre éventuellement d’autres, on descend ensuite l’avion par l’un des deux ascenseurs dans l’un des deux hangars et on démarre les opérations de maintenance ou de dépannage, et s’il n’y a ni panne ni maintenance préventive, il reste sur le pont et peut repartir pour la prochaine mission s’il a la bonne configuration », liste le commandant Loïs. En cas de problème plus important, la demande d’avis technique remonte jusqu’à la SIMMAD, chargée de faire l’intermédiaire avec l’industriel.

Les opérations de maintenance concernent aussi bien les pannes en vol qu’une gouverne de profondeur abîmée, en passant par les pannes d’hydrauliques ou encore les trains auxiliaires, qui ont été fortement fragilisés en début de mission, plus que d’habitude. Pas moins de sept Rafale auraient été ainsi touchés, un fait « pas anodin », qui a donc fait l’objet de comptes-rendus de fait technique, transférés à l’état-major et à la SIMMAD.

Quant à la corrosion due à l’atmosphère saline, elle est constamment surveillée. Cette attention particulière se traduit par un plan d’entretien adapté et des inspections régulières, l’objectif étant bien de « garantir le patrimoine et éviter les pannes et les grosses corrosions qu’on ne sera pas capable de traiter ensuite ». Le traitement principal consiste à enduire les avions d’une peinture spéciale, qui protège certes contre le sel… mais sur lequel le sable a tendance à coller. Des lavages à l’eau douce sont donc régulièrement prévus afin de pallier ce désagrément. Sur un Hawkeye par exemple, si le lavage se fait tous les 28 jours à terre, le délai sera raccourci à 14 jours en mer.

La vigilance est constante, du premier catapultage au dernier appontage. « Ça commence à tirer », pouvait-on entendre la dernière semaine de déploiement, même si la motivation semblait rester intacte chez les mécaniciens, dont la quasi-totalité est passionnée d’aéronautique. Quand tous les avions partent comme prévu, « c’est notre petit moment de bonheur », confie dans un sourire le chef du service technique de la 12F.

Charles de GaulleMarine nationalePorte-avionsRafaleSEM

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