Le chiffre de 26 Rafale livrés entre 2014 et 2019 a de quoi étonner plus d’un observateur attentif, alors que l’avionneur a répété, pas plus tard que la semaine dernière lors de la présentation de ses résultats semestriels, qu’il ne serait pas possible de descendre en-dessous d’une cadence de 11 Rafale par mois. Du côté du ministère, on a déjà « intégré les perspectives d’exportation » à ce calcul.
Les exportations devraient se faire vers « au moins deux pays » : l’Inde, avec qui les négociations sont déjà bien avancées, « on a accroché un partenaire client avec des négociations très engagées, donc ça paraît être un pari très raisonnable de dire que dans les années qui viennent, on va réussir l’exportation du Rafale en Inde. » et les Émirats arabes unis, qui ont signé deux gros contrats avec des industriels français la semaine dernière pour des satellites et des radars anti-aériens. Le ministère croit également aux chances d’exportations du chasseur français vers trois autres pays : le Brésil, le Qatar et la Malaisie. L’objectif est de réussir deux prospects sur cinq.
Un contrat qui pourrait avoir un effet « boule de neige » et faire pencher la balance en faveur de Dassault pour les autres prospects : « Il nous a paru raisonnable, je reconnais que c’est un pari, de dire que l’un de ces trois, à fortiori si nous réussissons le pari sur l’Inde, serait concrétisé avant la fin de la programmation militaire ». C’est la condition sine qua non pour descendre à 26 Rafale sur six ans, Dassault Aviation n’ayant pas l’air d’envisager la possibilité de ralentir la cadence de production.
Dans l’entourage du ministre de la Défense, on rappelle également que le contrat passé avec Dassault Aviation pour 180 appareils n’est pas remis en cause, mais que des négociations vont permettre de déterminer s’il est possible de descendre en-dessous d’un appareil par mois, si le chasseur est exporté. « Il n’est pas question d’abandonner l’aviation de combat », assure-t-on.

