Au menu de cette nouvelle semaine dans la vie du programme F-35 JSF, un savant mélange entre bonnes et mauvaises nouvelles.
Du côté des mauvaises nouvelles tout d’abord, les coûts toujours plus élevés du programme. Reuters révèle jeudi 29 mars que le gouvernement américain prévoit un coût total (développement, achat, exploitation) de 1,5 trillions de dollars pour les 50 prochaines années. L’agence de presse se base sur un document du Pentagone, qui prévoit un coût moyen du F-35 de 135 millions de dollars (incluant la R&D ainsi que l’inflation), plus les 26 millions de dollars du moteur, le F135 de Pratt & Whitney. Lockheed Martin s’est pour l’instant préservé de tout commentaire quant à ce nouveau coût, concédant un coût unitaire de 70 millions de dollars (base 2010).
Jeudi 29 mars toujours, Reuters dévoile également que les coûts de développement du F-35 ont augmenté de 4,5% en 2011.
En Grande-Bretagne, le débat sur un potentiel changement de version du F-35 continue d’agiter les débats. Du côté des militaires, on penche pour le F-35B, alors que le gouvernement souhaite rester sur l’acquisition du F-35C. La décision finale a d’ailleurs été reportée à la mi-avril à cause de ces dissensions. De plus, un responsable de l’US Navy a adressé une lettre au ministre britannique de l’Equipement, du soutien et de la technologie de la Défense Peter Luff, dans laquelle il annonce que la conversion du futur porte-avions HMS Prince of Wales coûterait moins que les 2 milliards annoncés il y a quelques semaines. Le Premier ministre David Cameron a donc décidé d’un réexamen de la trésorerie. Le rapport devrait être publié le 16 avril prochain. La lettre tente également de rassurer la Grande-Bretagne, arguant du fait qu’un des porte-avions américain serait converti pour permettre une interopérabilité avec le porte-avions britannique.
Quelques bonnes nouvelles maintenant. Lockheed Martin a annoncé le 26 mars que le F-35A avait effectué avec succès son tout premier ravitaillement en vol de nuit (photo). L’avion a volé plus de trois heures et a été ravitaillé par un KC-135. Des ravitaillements en vol de nuit seront également conduits avec un KC-10.
BAE Systems annonce pour sa part l’extension d’une usine de fabrication du F-35 à Samlesbury, au nord-est de Liverpool. Une fois l’ensemble des travaux terminés, la capacité de production devrait être fortement améliorée, afin d’atteindre une cadence suffisante d’ici 2016.
Et enfin, du côté politique, le Pentagone se dit une fois de plus attaché au programme F-35, malgré les surcoûts et les retards. Deux communiqués en deux jours, l’un lors d’une rencontre avec des responsables de Défense mexicain et canadien, l’autre devant le Senate Armed Services Committee. Le département de la Défense reconnaît les difficultés, mais reste néanmoins convaincu que le F-35 représente un enjeu capital pour la défense aérienne des Etats-Unis.