Une nouvelle semaine vient de s’écouler dans la vie du F-35, un peu moins mouvementée que les précédentes. Au menu cette fois-ci : potentielle commande au Japon, nouvel élément perturbateur au Canada, rencontre italo-américaine aux États-Unis.
Mais tout d’abord, des nouvelles de la grève qui paralyse l’usine de Fort Worth (Texas) depuis le 23 avril. Les 3 600 syndiqués qui ont arrêté le travail ne sont visiblement pas prêts à le reprendre, selon le quotidien Fort Worth Star Telegram. Selon les responsables syndicaux, il n’y a pas eu de négociations formelles depuis 12 jours, et aucune n’est planifiée. Le travail est assuré par des non-syndiqués et selon le porte-parole de Lockheed Martin, trois F-16 ont pu être envoyés au Maroc, et les essais en vol des F-35 des BA d’Edwards et de Patuxent River continuent également à avoir lieu.
Lundi 30 avril, l’Agence de coopération de défense et de sécurité des Etats-Unis (DSCA) a notifié le Congrès d’une vente potentielle de quatre F-35A au Japon, assortie d’une option pour 38 avions supplémentaires. La vente inclurait également l’équipement, les pièces détachées et le soutien, le tout pour 10 milliards de dollars. Cela ne signifie certes pas que le contrat est signé, mais le Japon avait choisi le F-35 pour remplacer ses vieux F-4 en décembre 2011. Il reste à voir quand la vente sera effective.
Au Canada, c’est encore (et toujours) la crise. En effet, le directeur parlementaire du budget, Kevin Page, a déclaré jeudi 3 mai qu’il n’avait pas eu accès à toutes les informations nécessaires quant au coût du programme F-35. On se rappelle qu’il y a trois semaines, le vérificateur général Michael Ferguson, avait attaqué le ministère de la Défense nationale sur le même sujet. Kevin Page parle d’informations « partielles », lorsque son bureau a dû rédiger un rapport en mars 2011 sur le montant de la facture pour l’acquisition des 65 avions de chasse. Les conservateurs se sont défendus en tentant de reprocher au directeur parlementaire du budget d’avoir inclus certains coûts dans son rapport – comme les salaires ou le carburant – qui faussaient le coût total, qui était donc « automatiquement » différent de celui du gouvernement. De plus, le calcul aurait été fait sur une période de 30 ans, et non de 20. Au total, le coût atteindrait 29 milliards de dollars, au lieu des 16 initialement prévus.
Retour aux États-Unis, où le secrétaire d’État à la Défense Leon Panetta a accueilli lundi 30 avril son homologue Giampaolo Di Paola. La question du programme F-35 a naturellement été abordée, et Leon Panetta s’est voulu rassurant et confiant sur les livraisons futures pour l’Italie. Les deux hommes ont réaffirmé leur engament dans le programme, ce qui relève bien évidemment beaucoup plus d’un effet de communication. Pour rappel, l’Italie a récemment abaissé sa commande de F-35 à 90 exemplaires.
Et enfin, pour le symbole, Pratt & Whitney a annoncé le 2 mai avoir livré le 50ème moteur F135 de production. Il équipera la version porte-avions du F-35 (version C), qui devrait être livré à la BA d’Eglin cet été, pour débuter l’entraînement des pilotes de l’US Navy.