L’histoire du programme A400M, qui a débuté dans les années 80, est faite de tâtonnements, de scandales, de difficultés mais aussi de réussites.
Quelques dates-clés de l’histoire de l’A400M, depuis 1982 jusqu’à la livraison du premier exemplaire de série destiné à l’armée de l’air.
1982-1991 : Les débuts tâtonnants du futur avion de transport militaire
L’idée de renouvellement de la flotte de transport militaire fait son chemin. Le projet FIMA – pour Future International Military Airlifter – fait son apparition, prévoyant une coopération transatlantique entre Aerospatiale, British Aerospace, Lockheed Martin et Messerschmitt-Bölkow-Blohm. L’objectif est de prévoir la succession des C-130 Hercules ainsi que des C160 Transall.
En 1987, le GEIP (Groupement européen indépendant de programmes), composé de l’Allemagne, de la Belgique, de l’Espagne, de la France, de la Grande-Bretagne, de l’Italie et de la Turquie lancent des études pour le projet FLA – Future Large Aircraft. Lockheed Martin se retire du projet FIMA en 1989.
Le consortium Euroflag (European Future Large Aircraft Group) est créé en 1991, amputé de la participation de la Grande-Bretagne, qui garde le statut d’observateur. La Turquie rejoint la Grande-Bretagne sous le même statut en 1991.
1994 : Airbus prend en charge le programme FLA. La division militaire d’Airbus est composée de DASA, Aérospatiale, British Aerospace, CASA et Alenia.
1995 : Dissolution de l’Euroflag. Le projet FLA est renommé A400M et voit le retour de la Grande-Bretagne dans le groupe.
1997 : La phase de pré-lancement est amorcée. Une déclaration de principe est Les commandes initiales se répartissent comme suit : 75 exemplaires pour l’Allemagne, 50 pour la France, 45 pour la Grande-Bretagne, 44 pour l’Espagne, 36 pour l’Italie, 26 pour la Turquie, 12 pour la Belgique et 9 pour le Portugal. Les commandes s’amenuisent au fil des années et des négociations. L’Italie se retire du projet en décembre 2001, le Portugal en mai 2002.
Janvier 1999 : Airbus Military, filiale militaire d’Airbus, est officiellement créée.
Novembre 2000 : Le choix du moteur s’arrête sur le turbopropulseur TP400, basé sur le M88 de Snecma. En 2001, Airbus étudie la proposition du PW180 de Pratt & Whitney Canada, mais le choix se reporte finalement sur le TP400-D6, produit par le consortium EPI (Europrop International), composé de MTU AeroEngines, Rolls-Royce, et Snecma.
Décembre 2001 : Signature d’un « accord d’achat », qui prévoit la livraison de 196 avions : 73 pour l’Allemagne, 50 pour la France, 27 pour l’Espagne, 25 pour la Grande-Bretagne, 10 pour la Turquie, 7 pour la Belgique, 3 pour le Portugal et un pour le Luxembourg.
L’Allemagne, qui n’avait pas obtenu l’accord du Parlement, finira par obtenir le feu vert en 2002, tout en réduisant sa commande à 60 appareils.
Mai 2003 : Le contrat ferme de l’OCCAR à Airbus Military plafonne à 180 avions, l’Allemagne ayant amputé sa commande initiale de 13 avions et le Portugal s’étant retiré du programme.
26 juin 2008 : MSN1 est officiellement présenté à l’usine d’Airbus Military de Séville. L’avion est loin d’être prêt à voler…
11 décembre 2009 : Vol inaugural du premier A400M à Séville. Trois heures et quarante-sept minutes plus tard, Grizzly 1 atterrit et marque l’histoire du programme d’une pierre blanche, bienvenue après les retards accumulés, les difficultés rencontrées et les surcoûts faramineux (5,3 milliards d’euros).
Automne 2010 : Renégociation de contrat entre EADS et les nations clientes. Le surcoût sera réparti entre les différentes parties : 4,2 milliards d’euros à la charge de l’industriel, le reste réparti entre les clients, réparti au prorata des commandes. Le coût unitaire de l’avion grimpe de 10%. Les clients accordent également 1,5 milliard d’euros supplémentaires à Airbus Military pour « aides à l’export ». Le carnet de commandes est également revu à la baisse, passant à 174 exemplaires.
Avril 2011 : Nouveau plan de financement. Les pays clients du programme A400M approuvent un « plan de sauvetage » de 3,5 milliards d’euros. L’A400M ne sera pas abandonné, malgré les retards et les coûts supplémentaires.
Juin 2011 : L’A400M est cloué au sol et ne vole pas au 49ème Salon du Bourget, en raison d’une boîte de transmission défectueuse.
Juillet 2012 : L’A400M est officiellement baptisé « Atlas » lors d’une cérémonie officielle en marge du Royal International Air Tattoo. La dénomination « Grizzly », en vigueur depuis juillet 2010, est toutefois encore utilisée.
6 mars 2013 : Premier vol du premier A400M de production. Le premier A400M destiné à l’armée de l’air, MSN7, effectue son vol inaugural de cinq heures et quarante-deux minutes dans le ciel espagnol.
13 mars 2013 : L’A400M reçoit sa certification civile, délivrée par l’Agence européenne de la sécurité aérienne. Etape préliminaire à la certification militaire, qui permettra la livraison de l’avion à la France.
31 juillet 2013 : L’A400M obtient sa certification militaire.
1er août 2013 : Livraison du premier A400M de production, destiné à l’armée de l’air française.
