Alors que le salon de l’armement terrestre et aéroterrestre Eurosatory s’est ouvert aujourd’hui à Villepinte, l’ONG Human Right Watch a publié samedi 9 juin une lettre ouverte concernant la participation de l’exportateur d’armes russe Rosoboronexport.
L’ONG demande au gouvernement français de revoir sa position et de bannir Rosoboronexport du salon. En effet, l’agence russe aurait fourni des armes à la Syrie, utilisées pour réprimer le mouvement de protestation contre le président en place Bachar-al-Assad.
Le directeur France à Human Right Watch, Jean-Marie Fardeau, enjoint la France à ne « pas chercher à gagner sur les deux tableaux – elle ne peut pas être l’un des principaux partisans de la cessation des graves violations des droits humains en Syrie et de l’imposition à ce pays d’un embargo sur les armes, et en même temps permettre au principal fournisseur d’armes de la Syrie de venir à Paris pour faire la promotion de ses armements et décrocher de nouveaux contrats. Il n’est pas acceptable de faire des affaires comme si de rien n’était avec une entreprise qui arme un gouvernement qui commet des atrocités contre son peuple ».
L’ONG a également exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à mettre en place un embargo sur la fourniture d’armement à la Syrie.
En mars dernier, 17 sénateurs américains avaient adressé une lettre au Pentagone, demandant l’annulation de contrats passés avec Rosoboronexport pour la livraison d’hélicoptères Mi-17 à l’Afghanistan et la livraison de Yak-130 à la Syrie. Le vice-ministre de la Défense russe Anatoli Antonov avait alors déclaré que son pays n’avait pas l’intention d’arrêter la coopération militaire « légitime » avec la Syrie.