Dans son audition du 11 juin par le Sénat, le chef de l’armée de l’air met en avant la nécessité de « pérenniser » la flotte de Mirage 2000, qui va contribuer à maintenir le seuil de 225 avions de chasse (air et mer) prévus par le Livre blanc, dont 165 pour l’armée de l’air à l’issue de la LPM.
Cependant, la rénovation des Mirage 2000 se fera « à moindre coût », malgré l’importance de leur maintien en condition opérationnelle pour soutenir les Rafale. Les Mirage 2000-5 verront leur durée de vie allongée à 9 000 heure, au lieu des 7 000 prévues ; les obsolescences des Mirage 2000D – radar, calculateurs, missiles seront également traitées, avec un éventuel ajout d’emport d’AASM et de pods canons.
Le CEMAA prévient tout de même qu’une nouvelle tranche de Rafale devra être commandée après 2020, afin de faire face au retrait du service actif des Mirage 2000.
Concernant la formation des pilotes de chasse, le CEMAA a amorcé la question du remplacement de l’Alphajet. Et tant qu’à faire, pourquoi pas avec le Pilatus PC-21, « qui possède de bonnes performances et dont tous les écrans peuvent être configurés à l’identique de ceux du Rafale ». Les spéculations vont bon train sur le successeur des actuels avions destinés à la formation des futurs pilotes de chasse. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian n’avait pas voulu s’étendre sur le sujet lorsqu’il avait été interrogé sur ce sujet lors du 60ème anniversaire de la Patrouille de France, alors qu’il avait rendu visite au chalet du constructeur helvétique Pilatus.
Sur l’entraînement des pilotes de chasse, le CEMAA souligne une des priorités du Livre blanc, qui préconise la différenciation des forces. Celle-ci se reflète dans un entraînement différencié, avec un premier groupe d’équipages très entraînés, destinés à entrer en premier sur le théâtre, puis relayés par le second groupe, qui assurera la capacité de l’armée de l’air à agir dans la durée. Il est impossible d’envisager que l’ensemble des pilotes soient entraînés à la fois pour entrer en premier et pour durer dans la durée, car cela nécessiterait « plus d’avions et plus de crédits », chose inenvisageable en ces temps de réduction des budgets.
Enfin, le CEMAA préconise une stabilisation des heures de vol des pilotes de chasse, de transport et d’hélicoptères au niveau actuel pour 2014-2015, soit 150 heures pour la chasse, 230 pour le transport et 160 pour les hélicoptères. Ce qui représente tout de même une baisse de 20% par rapport à la LPM précédente, la conséquence d’une « sous-dotation chronique de l’entretien programmé des matériels ». Le général Mercier prévoit de plus une remontée de l’activité d’entraînement à partir de 2016, afin de pouvoir à nouveau participer à de grands exercices internationaux, tels que Red Flag, annulé cette année.