Les anciens Mirage F1 français sont bientôt prêts à reprendre du service aux Etats-Unis. Un premier appareil vient de s’envoler depuis l’Alliance Airfield de Fort Worth (Texas), le 22 août. Il s’agit de l’un des 63 Mirage F1 acquis par la société américaine ATAC (Airborne tactical advantage company) auprès de la France en 2017, après leur retrait du service actif en 2014. Une partie de ces appareils est destinée à jouer le rôle de plastrons pour l’entraînement et la formation des pilotes de chasse américains.
Ce premier vol a été réalisé par un Mirage F1B. Exit la cocarde tricolore, l’appareil est désormais immatriculé en « November » (N601AX). Numéro de série 502, il avait terminé sa carrière opérationnelle en arborant le « 118-SW » au sein de l’escadron de reconnaissance 2/33 Savoie, basé à Mont-de-Marsan. Il opérera désormais depuis l’Adversary Center of Excellence (ACE) de l’Alliance Airfield, centre opérationnel d’ATAC construit en grande partie pour accueillir les Mirage F1.
Longue remise en état
Cette étape marque l’aboutissement d’un long processus depuis leur rachat. Parqués au sein de l’Élément air rattaché (EAR) 279 de Châteaudun après leur retrait, les Mirage F1ont été démilitarisés et débarrassés de leurs équipements sensibles avant d’être confiés à ATAC. Les premiers exemplaires ont été livrés aux Etats-Unis en juin 2018, soit près d’un an après leur acquisition. Les derniers ne sont arrivés qu’en avril dernier. Ce processus s’est accompagné de la livraison d’immenses stocks de pièces détachées.
Les équipes d’ATAC ont alors dû travailler plusieurs mois pour réassembler les Mirage F1, puis les remettre en état de vol après plusieurs années de stockage. Une partie de ce travail s’est fait en coopération avec la SABCA en Belgique. Cinq appareils ont ainsi été envoyés directement à Charleroi à l’été 2018. Les équipes locales ont travaillé dessus pour élaborer des procédures précises à partir des méthodes de l’armée de l’air française. Les cinq Mirage sont ensuite partis pour les Etats-Unis en janvier 2019.
Les Mirage F1 bénéficieront aussi de l’ajout d’un certain nombre de modernisations. ATAC n’a pas donné de détails, mais cela concernerait l’avionique, le radar et les capacités de guerre électronique, afin d’en faire des adversaires plus coriaces face aux appareils de quatrième et cinquième générations américains. Cela devrait d’ailleurs constituer une grosse part de l’investissement réalisé par la société privée.

L’assemblage des derniers Mirage F1, photographiés ici en avril dernier, devrait encore durer plusieurs mois. © ATAC