Chez Dassault Aviation, le maître mot actuel semble être « espoir ». L’avionneur français a en effet aligné un certain nombre de fois ce mot et ses différentes déclinaisons en marge de la présentation des résultats semestriels ce matin, en parlant des chances du Rafale à l’exportation. Et même si aucun contrat n’est signé, Eric Trappier, le PDG, reste résolument confiant dans les capacités d’export du chasseur – même là où les dossiers semblent actuellement en stand-by.
En Inde tout d’abord, le marché qui semble le mieux engagé pour l’instant, Eric Trappier espère toujours une signature avant la fin 2013 : « On peut avoir de bonnes nouvelles d’ici la fin de l’année » a-t-il laissé entendre. Il a rappelé que les négociations prenaient du temps, certes, mais que c’était tout à fait « normal ». Une cinquantaine de salariés font actuellement des allers-retours entre la France et l’Inde pour régler les clauses finales du contrat.
Et surtout, le PDG s’est montré plus que confiant sur l’issue de cette affaire : « Pour moi, le choix du Rafale en Inde a été fait, ils en ont besoin. » Les élections qui doivent se tenir en Inde – et dont la date n’est toujours pas fixée – ne changeront rien, selon lui, car c’est l’ensemble de la classe politique qui est d’accord sur les besoins de l’IAF de renouveler ses capacités aériennes. De même, à la question de savoir si ce retard pourrait laisser une chance aux concurrents malchanceux de revenir sur le devant de la scène, Eric Trappier répond qu’il n’y croit pas. Le seul risque reste donc un changement à 180° de New Delhi, ce qui pourrait toujours arriver, mais qui n’inquiète pas outre mesure la maison Dassault.
L’avionneur prévoit toujours les premières livraisons trois ans après la signature du contrat, soit fin 2016, début 2017.
Au Qatar, la possibilité de vendre « entre 12 et 60 » chasseurs guide toujours les équipes commerciales de l’avionneur. « Le dossier est actif » a déclaré le PDG, sans toutefois donner plus de détails. Au Qatar, le Rafale se retrouve une fois de plus en concurrence avec l’Eurofighter.
Toujours au Moyen-Orient, les deux contrats récemment signés par les Émirats arabes unis (deux satellites d’observation et dix-sept radars de défense anti-aérienne) ré-ouvrent également la voie pour la relance de négociations plus poussées sur la vente de Rafale aux EAU. Là encore, Eric Trappier se réjouit « fortement » en évoquant les ventes réalisées par Thales et parle d’espoir quand il évoque l’opportunité de vendre des Rafale aux EAU, une opportunité dont le calendrier reste pour l’instant plus qu’imprécis.
Même son de cloche en Malaisie, où l’appel d’offres n’a pas encore été officiellement émis, mais où la volonté de vendre le Rafale reste de mise. Au Canada, les délais restent également flous, puisqu’il faudra attendre la fin de l’année pour que le pays « se fasse une idée » des offres envoyées par les différents constructeurs (Dassault Aviation, Boeing, Lockheed Martin, Eurofighter, Saab). « La compétition n’a de sens que si le Canada abandonne le F-35 », a déclaré Eric Trappier, tout en « espérant » (une fois de plus), que le marché sera propice. Enfin, au Brésil, rien n’a vraiment bougé, la situation étant pour l’instant inchangée. Mais l’avionneur reste optimiste quant à l’avenir de son avion de chasse à l’étranger.

