L’enquête avance très doucement sur l’accident de Spanair. La commission d’enquête sur les accidents dans l’aviation civile (CIAIAC) espagnole a publié un rapport préliminaire le 10 octobre sur le crash du MD-82 de la compagnie espagnole survenu à Madrid le 20 août dernier. Il apparaît que les becs de bord d’attaque n’étaient pas dans leur bonne position lorsque l’appareil a décollé, dispositif hypersustentateur critique pour ce type d’appareil.
Après analyse des boîtes noires, les enquêteurs n’ont constaté aucune anomalie au niveau des réacteurs, aussi bien en terme de poussée que dans le comportement des inverseurs de poussée. L’appareil a ainsi atteint la vitesse de 147 nœuds (V1 annoncé) et 154 nœuds (Vr) deux secondes plus tard, l’équipage ne constatant aucune défaillance lors de la rotation ni aucune alarme.
Pourtant, l’inspection des restes du MD-82 a révélé que les becs de bord d’attaque étaient en position rétractée. L’appareil n’a donc pu s’élever du sol que d’une douzaine de mètres, bénéficiant de l’effet de sol, avant de retomber et de prendre feu, faute de portance suffisante au delà de la couche limite.
La CIAIAC ignore encore pourquoi les « slats » ne se sont pas déployés et pourquoi aucune alarme ne l’a signalé à l’équipage, d’autant que celles de décrochage imminent et de proximité avec le sol ont ensuite fonctionné. Elle poursuit donc ses investigations.
L’accident s’est produit à l’aéroport de Madrid Barajas le 20 août, alors que Spanair devait effectuer un vol domestique entre la capitale espagnole et Las Palmas. Il a fait 154 victimes et dix-huit blessés graves. Le MD-82, immatriculé EC-HFP et équipé de deux réacteurs JT8D-219 de Pratt & Whitney, était en service depuis 1993 et avait intégré la flotte de Spanair en 1999.
Pour plus d’informations, merci de consulter
Le rapport rapport préliminaire de la CIAIAC (en espagnol) : Informe preliminar A-32/2008