Aucun obstacle n’aura été épargné à MEA mais la compagnie libanaise fait face. Ses prévisions pour son bilan 2007 tablent de nouveau sur un bénéfice de 45 à 50 millions de dollars, stable pour la troisième année consécutive. Elle se prend même à envisager positivement l’avenir : son premier nouvel Airbus A330-200 a intégré sa flotte le 19 juin, introduisant ses nouvelles couleurs.
Il s’agit du premier A330-200 que la compagnie libanaise achète directement auprès d’Airbus. Grâce à lui, elle pourra augmenter ses capacités sur les routes qu’elle exploite aujourd’hui. Il est aménagé en configuration biclasse de 244 places – quarante-quatre en classe Cedar et deux cents en économique – et équipé de réacteurs Trent 700 de Rolls-Royce. Trois autres appareils du même type suivront et lui permettront de remplacer ses trois A330-200, qu’elle a acquis en leasing.
Celui-ci a également introduit la nouvelle livrée de la compagnie. Elle conserve les caractéristiques des précédentes couleurs, c’est-à-dire le cèdre du Liban sur l’empennage et le logo tricolore à l’avant du fuselage. Cependant, le corps du fuselage, blanc, est rayé de deux courbes rouge et verte. La rouge, plus longue et plus épaisse, court jusqu’au bout de l’appareil et est rappelée en haut de l’empennage, dessinant ainsi le drapeau du Liban, avec ses deux rayures écarlates encadrant le cèdre.
Cet A330 est le premier de dix appareils (dont six A320) qui doivent intégrer la flotte libanaise. Six arriveront en 2009 et trois en 2010. A cette date, la compagnie exploitera seize appareils contre neuf aujourd’hui. Cette croissance de la flotte va s’accompagner d’un changement dans la politique opérationnelle de la compagnie. Elle va non seulement augmenter le nombre de ses destinations mais surtout augmenter ses fréquences sur ses routes les plus lucratives : Paris, Le Caire, Amman, Jeddah, Riyad, Dubaï et Abou Dhabi.
Car c’est là que se trouve l’urgence pour MEA. Heurtée par les conflits qui se succèdent au Liban, la compagnie ne connaît pas de croissance de son trafic. Le nombre de passagers en 2007 a été sensiblement le même qu’en 2005 qui était déjà au niveau de celui de 1974, ce qui équivaut à trente-cinq ans de croissance zéro.
En attendant les nouveaux appareils, elle estime qu’elle n’aura pas beaucoup de mesures à prendre pour faire croître son trafic. Si l’activité est très saisonnière au Liban, la demande augmente pour les vols vers le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Europe, d’autant que l’élection de Michel Sleimane comme Président promet un retour de la stabilité politique dans le pays. Or son coefficient de remplissage n’est aujourd’hui que de 60%. Cette marge lui laisse ainsi toutes ses chances de charger davantage ses appareils sans modifier son programme de vol, ce qui lui permettrait dans la foulée de mieux lutter contre la hausse du prix du carburant. Mais elle ne compte pas rester à attendre la croissance. Elle va aller la chercher en reprenant ses vols vers Doha et envisage même de desservir la Russie, le Soudan et d’autres pays africains.