Une autre guerre de trente ans est sur le point de s’achever. Les maires de Dallas et de Fort Worth, les deux aéroports de Dallas et les compagnies aériennes American Airlines et Southwest Airlines se sont entendus pour conclure une trêve le 15 juin. L’accord prévoit la promulgation d’une loi abrogeant l’amendement Wright, qui réduisait sévèrement l’horizon des compagnies opérant de la plateforme de Love Field.
Cet amendement, promulgué en 1979 par le Congrès américain, imposait en effet des restrictions sur les vols de plus de 56 places au départ et à destination de l’aéroport Love Field de Dallas. Spécifiquement dirigé contre la jeune mais menaçante Southwest Airlines, il rendait illégal de décoller de cet aéroport pour se rendre vers des destinations situées au-delà des quatre Etats frontaliers du Texas. Le champ s’était ensuite élargi à l’Alabama, le Kansas, le Mississipi et le Missouri.
Au bout de plus de trente ans de batailles devant les tribunaux, toutes les parties ont accepté de faire des sacrifices. American Airlines, qui avait usé de toute son influence pour maintenir l’amendement en vigueur, a accepté que Southwest vende des billets pour des vols avec correspondance à destination de villes situées au-delà du périmètre Wright, ce qu’elle ne pouvait pas faire auparavant et qui l’obligeait à émettre deux billets, un par vol.
En échange, l’aéroport de Love Field va réduire le nombre de ses portes d’embarquement de trente-deux aujourd’hui à vingt d’ici quatre ans, pour que l’aéroport de Dallas Fort Worth (DFW) continue de se renforcer. Quant à Southwest qui récupèrera deux portes d’embarquement et en comptera seize, elle a consenti à attendre encore un petit peu avant l’abrogation définitive de l’amendement Wright. Elle n’est plus à huit ans près…